Annales des Mines (1833, série 3, volume 4) [Image 77]

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FONTE DES MINERAIS DE FER

mais il parait qu'une dessiccation complète n'est pas indispensable. II faut néanmoins éviter l'emploi simultané de bois vert et de bois sec, parce que l'inégale combustion pourrait produire des explosions. La machine soufflante se compose de quatre cylindres en bois ; les pistons sont mus par une roue hydraulique. L'air se rend d'abord dans un réservoir, d'où il est conduit au fourneau par une buse, dont le diamètre varie, suivant l'époque

de l'opération, de ï pouce à 2, pouces. La quantité totale d'air fournie varie entre 984 et 2.460 pieds cubes par minute. Le fourneau est un peu différent des hautsfourneaux ordinaires : le creuset a 21 pouces anglaiS de largeur à la base, et 2 pieds à sa partie supérieure; sa hauteur est de 5 pieds Io pouces, ainsi que celle des étalages. La hauteur de la cuve, depuis le sommet des étalages jusqu'au gueulard, est de 16 pieds 4 pouces. Conséquemment, la hauteur totale du depuis la base du creuset jusqu'au gueulard, fourneau' est de 28 pieds ou 4 sajènes. La largeur de la cuve, comptée de la paroi de la tuyère à la paroi opposée, est de 5 pieds 3 La distance entre les deux autres parois pouces. est de 4 pieds 8 pouces.

Le creuset est en sable quartzeux venu d'Angleterre; les étalages et la cuve sont revêtus de briques réfractaires. Pour mettre en feu, on remplit le entier et tout l'espace des étalages avec ducreuset bois d'une archine de longueur ; et, quand on y a introduit le feu par l'ouvrage et par la tuyère, on jette dans le fourneau dés bûches de 2 archines, en ayant soin de les égaliser autant qu'il est possible, à me-

AVEC LE BOIS NON CARBONISÉ.

sure qu'on s'approche du gueulard. On fait ensuite quelques charges en laitiers, puis en minerai, en commençant par une charge du poids d'un poud (1), et en s'élevant successivement jusqu'à 6 pouds , et même au delà. Quand le métal com-

mence à descendre au fond du creuset, on fait jouer les soufflets, en ne donnant d'abord que trèspeu de vent. Chaque charge en minerai exige de sajène, ou 3 archines cubes de combustible. Les bûches, tassées autant que possible, sont toujours

placées horizontalement, leur longueur dans la direction de la paroi de la tuyère à la paroi opposée. On a soin de jeter le minerai au centre du fourneau, et d'en mettre le moins possible vers la paroi de la tuyère, afin qu'elle ne soit pas en-

combrée par les laitiers. La quantité de sable

qu'on ajoute comme fondant varie entre un quart et un demi pond par charge : on en met d'autant plus, que le minerai est plus riche. Avant de procéder à une nouvelle charge, on s'assure que l'affaissement de la précédente s'est fait uniformément; dans le cas contraire, on remplitles vides par des bûches que l'on place en travers. Le bois, recouvert par le minerai , ne se réduit par totalement en cendres, mais il se change en charbon ; et, s'il est sec, il est probable que cela ne s'opère que dans un espace d'une et demie ou deux archines; les raisons qui viennent à l'appui de cette opinion sont : 10. que, plus bas, les bûches, contenant intérieurement des parties non encore carbonisées, devraient dégager une quantité considérable de gaz capable de produire des explosions, de faire soulever les matières et de les (1)

Le pond vaut 16kil.,372.