Annales des Mines (1833, série 3, volume 4) [Image 74]

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EMPLOI DE L'ANTHRACITE

A ce point on fit 21 charges par 24 heures, elles rendirent seulement 1.610 kilog. de fonte, on brûla 2,60 de charbon pour i de fonte, et la minerai ne rendit que 24,73 p. too.

Le fourneau était difficile à conduire ; lorsqu'on

augmentait le vent, pour hâter la descente des charges, il ne les traversait pas assez facilement et se perdait en partie par les tuyères. On pensa que cet inconvénient disparaîtrait si les charges avaient moins de hauteur, et pour la troisième fois, dans le cours de .ces essais, on les fit descendre à to pieds au-dessous du gueulard. Cette dernière tentative semblait promettre de meilleurs résultats que ceux des premiers essais, pendant lesquels le fourneau était déjà complétement dérangé. Non-seulement le vent continua à être repoussé aussi fortement, mais les fontes devinrent blanches. Les poussières accumulées dans le bas du fourneau s'opposaient évidemment à la circulation de l'air. Le changement survenu dans la qualité de la fonte provenait peut-être de ce que les matières, étendues sur une plus grande surface au gueulard, ne pouvaient plus se chauffer convenablement:

la flamme se portait tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, et laissait froide l'autre partie du fourneau.

Il est présumable que dans un fourneau de 3o pieds, avec des dimensions proportionnées à cette hauteur, on aurait obtenu des fontes gri-

ses; mais l'air n'aurait pas pour cela pénétré

plus aisément à travers les charges. La mine pauvre, chargée dans la proportion d'un tiers, fut remplacée par de la mine riche

MJ HAUT-FOURNEAU, A

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mais, au moyen de ce nouveau traitement, le four-.

neau ne produisit pas assez de laitiers, le travail devint sec et la fonte pâteuse, à cause du finage qu'elle subissait. Les mines grillées offrant des difficultés, à raison

de leur ténuité, on chercha à les cimenter avec de

l'argile pour les passer à l'état de briques; mais sous cette forme elles n'étaient pas assez résis-

tantes, et auraient été écrasées dans le fourneau. Des briques de mine et de chaux vive

donnaient lieu au même inconvénient, ce n'est qu'avec une proportion de chaux trop forte pour le lit de fusion qu'on parvint à faire des briques assez solides; mais, comme elles durcissaient len-

tement. en hiver, cette opération eût été im-

praticable. Aucun expédient ne put donc être trouvé pour augmenter une si faible production; tandis qu'avec du coke pur, en employant des mines grillées rendant 38 seulement, et sans pousser

le vent au delà du degré indiqué plus haut, on brûlait o.25o kilog. de coke par jour et on obtenait 60.37 kilog. de fonte', pendant le même temps, avec des poids égaux de mine. Comme 3i o kilog. de mine crue était la limite à laquelle il fallait s'arrêter avec .* d'anthracite, et que 200 kilog. de coke pur avaient porté 318 kilog. de mine grillée qui demande sans contredit plus de chaleur, pour sa réduction, qu'une matière renfermant beaucoup d'acide carbonique, on doit admettre que le coke peut recevoir plus de mine que l'autre charbon. D'ailleurs on a vu les fontes se rapprocher du blanc avec chaque nouvelle proportion d'anthracite. Cet effet doit être

attribué à la nature même de ce combustible, IO.