Annales des Mines (1833, série 3, volume 4) [Image 73]

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EMPLOI DE L'ANTHRACITE

-vint si épaisse, qu'on fut obligé de l'arracher pres-qu'en entier du creuset à coups de ringards et de masses. Ce n'est qu'en enlevant la dame, en bouchant le dessus de la tympe avec de l'argile, et en

y faisant, toutes les deux ou trois heures, des percées qui laissèrent sortir en même temps les laitiers avec la fonte, qu'on parvînt à réunir quel-

ques gueusets dont l'ensemble pesait quelques centaines de kilogrammes seulement. La fonte à l'anthracite était d'un blanc grisa.tre , à facettes très-petites, un peu rayonnée. A sa surface, elle était criblée d'une infinité de petites soufflures, provenant de l'effervescence qui ac-

compagne les fontes ayant subi un fort degré

d'affinage. La cassure offrait souvent des parties -caverneuses tapissées de végétations irisées, de la forme de celles qu'affecte souvent l'argent natif. Les laitiers qui accompagnaient les petites coulées de fonte étaient demi - vitreux, d'une cou-

leur jaune brun, par conséquent assez bien dépouilles.

Avantrarrivée , aux tuyères, de chargemens -7-- d'anthracite que l'on fit succéder aux charges à anthracite pur, pour remettre le fourneau, sa situation empira encore, les petites percées ne purent être continuées long temps, parce que la fonte demi-affinée s'attacha aux parois du creuset, qui s'engorgea en grande partie. On arrêta les progrès du nouveau mal en faisant une percée aussi bas que possible, par laquelle on laissa couler les ma-

tières fondues pendant des heures entières. De

temps en temps on referma l'ouverture pour maintenir la chaleur dans le haut du fburneau.

A l'arrivée des nouvelles charges le fourneau

AU HAUTFOURNEAU.

i45 se remit bientôt; mais, pour se débarrasser de l'engorgement, on fut obligé de revenir pendant quelque temps à du coke pur. Il

serait trop long de parler de

tous les

moyens qui ont été employés pour maintenir le fourneau dans une allure tolérable; cependant,

on ajoutera que la pression du vent fut portée, pendant deux jours, de o",i 9, à Ona,20 ( 7 .pouces

à 7 pouces 4 lignes et demie ) avec deux buses

de om,o67 ( 3o lignes ), tandis que .pour .7=, d'anthracite on n'employa que des buses de om,o5 ( 24 lignes ) avec om,i3 ( 4 pieds 6 lignes un quart ) de pression, et pour d'anthracite , les

mêmes buses avec o,i 5 à o,16 ( 5 pouces 6 lignes et demie à 5 pouces ii lignes) de pression. Cette énorme pression donnée à l'air fut insuffisante 'pour lui faire traverser convenablement les charges. On fut alors porté à penser que si la colonne de matière était moins grande

on obtiendrait plus facilement cet effet; on laissa baisser les charges à 6 pieds au-dessous du.gueu-

lard, puis à 10 pieds, mais sans succès. Lorsque le fourneau fut rétabli au 'moyen du coke, on repassa en 9 jours, et sans éprouver aucun accident, aux d'anthracite, et l'on

s'arrêta à cette proportion, avec laquelle on

pouvait marcher commodément pour faire quelques autres essais, notamment pour chercher à connaître le maximum du minerai qui peut être fondu dans cette circonstance. Il fut reconnu que l'on conservait des fontes grises avec des charges composées de 200 kilog. de charbon et 310 kilog. de minerai cru, dont ioo de mine pauvre, mais que passé cette limite les fontes devenaient truitées. Tome IF, 1833. IO