Annales des Mines (1832, série 3, volume 1) [Image 104]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

2 o6

SUR LES POMPES

considérable à laquelle il faut les élever. je m'at-

tacherai plus particulièrement à la description de la pompe foulante connue en Angleterre sous le nom de plunger pump (pompe plongeante). Cette pompe, qui a été introduite dans les mines long-temps après les autres, doit être regardée comme l'un des plus grands perfectionnemens qui aient été faits dans cette classe de machines. Il ne paraît pas que la construction en soit généralement connue : aussi on n'en fait encore usage que dans un petit nombre de mines. La grande importance d'un bon choix, dans la construction et dans la disposition des pompes,

se

fait surtout sentir lorsque les travaux de

mines ont été poussés à une grande profondeur. C'est surtout aussi dans ce cas qu'il y a lieu de remarquer que, les puits étant des ouvrages extrêmement dispendieux, on a très-rarement l'occasion d'en construire de nouveaux : de telle sorte que l'on peut poser en principe que les pompes doivent être construites pour les puits et non ceux-ci pour les pompes; j'insiste sur ce point

EMPLOYÉES DANS LES MINES.

207

seul tuyau de pompe, à une hauteur plus grande que celle qui fait équilibre à la pression atmosphérique. Aussi voyons-nous, dans les dessins

d'Agricola (i), leurs pompes divisées par co-

lonnes de 3o pieds, et placées en répétition l'une

au-dessus de l'autre. Cette disposition paraît encore subsister dans les mines de l'Allemagne, et l'une des planches du bel ouvrage de M. Héron

de Villefosse en montre l'application dans la mine Dorothée à Clausthall; mais comme cet arrangement exige un très- grand espace, et comme il amène une très-grande complication dans les tiges des pompes, et par suite une trèsgrande perte de force, il n'a dû subsister que dans les localités où la quantité d'eau à élever, étant peu considérable, n'exigeait pas un mouve-

ment très-rapide des appareils. Dans tous les lieux où l'on avait beaucoup d'eau à élever on

a dû bientôt reconnaître les inconvéniens de ce système, et rechercher les moyens de diminuer le nombre des pompes en augmentant la longueur de chacune d'elles. J'ai fait inutilement des

parce qu'il a été complétement perdu. de vue dans beaucoup de projets qui exigent pour l'éta-

recherches pour trouver le lieu où ce perfectionnement a été introduit pour la première fois ; mais

blissement des appareils une espace considérable et des convenances accessoires dont le prix surpasserait de beaucoup les avantages attendus de l'amélioration proposée. Les Allemands qui furent nos maîtres sur ce

les mines, distingue déjà ces appareils en basses et hautes pompes, et décrit les avantages de ces

point, comme sur beaucoup d'autres parties de l'art des mines, firent les premiers l'application des pompes à l'exploitation des mines, et les employèrent très en grand dans des localités où l'on se servait de la force motrice de l'eau et des animaux. Il paraît cependant qu'ils pensèrent alors que l'eau ne pouvait être élevée, dans un

Delius, qui écrivit vers 1765 son ouvrage sur

dernières, comme si elles étaient alors peu connues. Ce fait ne doit pas paraître étonnant, si l'on remarque que de nos jours encore rien n'est plus fréquent que d'entendre avancer cette proposition que l'eau ne peut être élevée dans un seul corps de pompe à une hauteur plus grande (1). Agricola. De re metallica, p. 145 et 147.

±!I