Annales des Mines (1830, série 2, volume 8) [Image 201]

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SUR LE PERCEMENT

peuvent cependant encore produire des résultats avantageux pour l'industrie et l'agriculture dans un grand nombre de localités, suivant la manière d'être de la surface du sol. En effet, les puits ordinaires , qui ne reçoivent l'eau que par infiltration, n'en contiennent qu'une certaine quantité , qui varie suivant les saisons. En élevant de l'eau de ces puits, soit avec des seaux, soit avec une pompe, soit avec toute autre machine, il est rare que le niveau ne s'abaisse pas sensiblement et même quelquefois au

point de mettre le puits entièrement à sec. H

n'en est pas ainsi des puits forés dont il est question et qui communiquent directement avec des réservoirs d'eau inépuisables; car si l'on ima-

gine un tuyau qui s'embranche sur un puits foré à l'endroit où le niveau est stationnaire, et qui se prolonge en s'inclinant vers un terrain dont le sol est plus bas que le niveau de l'eau dans le puits , l'eau coulera continuellement dans ce tuyau d'embranchement avec une vitesse qui dépendra de la longueur et de la pente

du tuyau ou du canal d'écoulement. Ainsi

en 1822, M. Péligot fit faire un puits foré dans son bel établissement des eaux minérales d'Enghien-les - Bains près Montmorency. A 16 mètres, la sonde frappa un niveau d'eau de bonne

qualité, qui monta à 4 mètres au dessous du sol. Comme ce niveau était supérieur à la surface d'une partie du jardin de l'établissement, il fut très facile de conduire les eaux (i) du ni(i) Voyez les Considérations géologiques et physiques sur la théorie des puits forés, page 196, 1829.

DES PUITS FORÉS.

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veau stationnaire au niveau inférieur et d'obtenir ainsi une fontaine jaillissante. A Villiers-la-Garenne, près de Paris, chez M. le maréchal Gouvion de Saint-Cyr, M. Mulot, après

avoir traversé à 33 mètres une masse de sable argileux et ligniteux de plus de 3o mètres d'épaisseur, est entré dans la grande masse de craie à 79 mètres (244 pieds) , et il y a sondé jusqu'à

92 mètres (284 pieds). Les eaux des sables se sont élevées à 2"',6o ( 8 pieds) au dessous de la surface du sol. D'après leur abondance et la facilité de les perdre à 7 ou 8 mètres de profondeur

dans les terrains sableux et perméables M. le maréchal Gouvion de Saint-Cyr s'était décidé à établir une chute d'eau dans un puits ou puisard voisin, pour placer sur cette chute un bélier hydraulique, ou une petite roue tournante qui aurait élevé une partie des eaux de ce puits foré dans un bassin au dessus de son habitation. M. Mulot a fait plusieurs percemens à Gisors, chez MM. Davilliers-Lombard, dans la craie, et donnant tous de l'eau ascendante à 2 mètres au dessous du sol, au niveau des eaux du grand bas-

sin de leur usine. Un de ces puits a été percé 'jusqu'à la profondeur. de 91m,Go ( 282 pieds) dans la craie, sans avoir donné plus d'eau que les autres.

Enfin, ce mécanicien a fait des travaux importails que nous ne pouvons passer sous silence,

tels que :i. le percement entrepris à Surenne , chez M. de Rotschild , jusqu'à la profondeur de 168 mètres 90c. ou 520 pieds, dont 400 pieds aux frais de M. de Rotschild, et 120 pieds à ses frais. C'est le même sondage qui, depuis, a été repris par MM. Flachat, et qu'ils ont suivi jusT.

,

Ge. livr. 183o.

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