Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 148]

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Rocms GRANITOÏDES

des coupures au milieu de ce terrain, de considérer séparément quelques membres de cette formation ; mais nous n'avons pas encore assez d'observations pour établir ces subdivisions.

Je n'ai parlé qué des roches du Montblanc EMensk. d'antres granites des mais j'aurais pu étendre mes conclusions à beau-

à

Alpes.

coup d'autres roches granitoïdes des Hautes-

Alpes, qui ont presque toujours une grande

analogie avec celles du Montblanc, de l'aveu de

Jolis les observateurs ; celles que j'ai vues au Saint-Bernard s'y rapportent tout-à-fait ; il en est de même de plusieurs autres des montagnes qui suivent celle-ci en remontant jusqu'auprès du Montrose. Ce rapprochement d'un grand nombre. de roches granitoïdes des Alpes avec une roche talgueuse , et des terrains qui les renferment avec un terrain talqueux, est fondé sur un long examen et sur une comparaison suivie des roches des Alpes, bien moins dans les collections, que sur la nature ; et il s'accorde très - bien avec les

conjectures que j'ai rappelées plus haut sur le peu d'ancienneté relative de la plupart des roches .primitives des Alpes, conjectures qu'il ne fait que fortifier. En effet, si antérieurement je me suis borné à suspecter la validité des. _titres sur lesquelstait fondée la prérogative d'antiquité que 1 on accordait au Montblanc et autres cimes de S Alpes , on trouvera qu'aujourd'hui je détruis rené prérogative , au moins d'après les idées géologiques reçues, en leur enlevant leur granite qui étant, dans le plus grand nombre des chaînes, la base de toutes les autres roches, formait jusqu'ici le

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caractère le plus plausible de leur formation primordiale. Gardons-nous cependant- de prononcer d'une Manière trop absolue sur l'absence du vrai granite dans les Alpes, même dans cette partie de la chaîne entre le Mont-Cénis et.le Saint-Gothard; la seule que j'aie visitée.

J'ai observé dans les Alpes de véritables tertains dé granite et leur existence me semble donner une nouvelle présomption contre ceux du Montblanc et autres cimes du Centre. En effet ce n'est pas dans ces hautes cimes qu'il faut le chercher; du moins toutes les roches granitoïdes que j'y ai rencontrées se rapprochent plus ou moins de celles du Montblanc ( à quelques exceptions près sur lesquelles on ne peut encore prononcer ); c'est dans les montagnes basses qui forment comme les avant-postes des Alpes du côté du Piémont, depuis Yvrée et même de-

Véritables

1gersanAitlepsecsl

puis Turin jusqu'au lac Majeur. Parmi les

roches granitoïdes que j'ai observées, on n'en voit aucune qui soit analogue à celles du Montblanc; ; il en est plusieurs dont je n'oserais encore

assigner la véritable place ; mais entre Biella et Crevacore, près de la Sesia, j'ai rencontré un véritable terrain de .granite ayant tous les caractères qu'on remarque dans celui du Limousin ; du Forez et autres chaînes. Les roches n'y sont jamais schisteuses; le mica y est bien déterminé et ne prend nullement les caractères du talc; le

quarz y est uniformémentdisséminé ; le feldspath y est souvent terreux';. et la réunion de ces élémens constitue des granites , souvent tendres et friables comme ceux du Limousin. Pendant plu-

sieurs lieues je n'ai trouvé que des granites à