Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 147]

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eocims GRANITOÏDES

tandis qu'au contraire les rapports déjà établis entre cette roche et les schistes talqueux feldspathiques, font déjà présumer que ce sont deux produits d'un même dépôt dans l'un desquels la cristallisation aura été plus prononcée que dans l'antre. Qu'on ajoute maintenant à ces caractères minéralogiques les indications géologiques que j'ai déjà données. Qu'on se rappelle que les mêmes rochers du Monblanc qui nous ont fourni ces

roches granitoïdes présentent aussi beaucoup de roches décidément schisteuses, presque toutes lnélangées de talc, et même complétement talgueuses puisqu'on y rencontre des serpentines

très-analogues aux autres roches de ce genre

qui existent en grandes masses dans les Alpes; enfin des roches arriphiboliques, des actinotes, etc., on ne pourra S'empêcher de reconnaître une analogie frappante entre cette association et celle que j'ai fait voir être ordinaire aux terrains talqu eux proprement dits, tandis qu'au contraire cette réunion de roches n'a pas encore été observée dans les -véritables granites, dans les terrains de granites bien constatés. Enfin pour compléter ces rapprochemens ,

notre schiste talqueux feldspathique existe an milieu même des roches granitoïdes du Montblanc ; je l'y ai observé en plusieurs endroits, et notamment auprès du glacier du Talefre ; ce schiste talqueux rentre tout à-fait dans ce qu'on appelle la .chlorite schistoïde; il en a tous les caractères ; il est même mélangé de fer oxidulé , mais il contient en outre des cristauxde feldspath

parlaitement déterminés (I ).

(s) On rencontre assez souvent, sur les pentes du Mont-

295 Ce- dernier exemple me paraît mettre l'identité tU MONTIILANC:

de formation autant hors de doute que l'identité de composition. On est donc conduit à reconnaître que les roches granitoïdes du Mont blanc ne peuvent plus être regardées comme des granites, non-seuleruent suivant l'acception minéralogique que l'on donne aujourd'hui à cette dénomination, mais aussi suivant l'acception géologique .; ce sont plutôt des variétés extrêmes de ces schistes tal-

queux feldspathiques que j'ai décrits, roches

qui font partie des terrains talqueux des Alpes ; la masse granitoïde du Montblanc, considérée

géologiquement, paraît donc devoir être rap-

portee à ces terrains talqueux des Alpes. J'indique ces terrains sous le nom de terrains talqueux , et non sous celui de terrains de serpentine, parce que je ne crois pas qu'on puisse,

sous plusieurs rapports, les identifier avec les terrains de serpentine observés ailleurs. Ce qui me paraît constant, c'est qu'ils ont des

différences très-grandes qui les séparent des granites , et d'après les rapports qu'ils ont avec les terrains de serpentine, on est fondé à présumer qu'ils ne sont pas des plus anciens parmi les primitifs. Mais jusqu'à ce qu'on ait observé d'une manière positive. leur jonction avec des terrains bien essentiellement différens , on ne pourra assigner définitivement leur époque d'antériorité. Sans doute aussi on pourra être forcé de faire blanc, des fragmens de rochers dont la moitié est de chlorite schistoïde., et l'antre une roche granitoïde. Il en existe dans la collection de M. de Drée un trè4bel 4chantillon qui provient de Dolomieu.