Annales des Mines (1819, série 1, volume 4) [Image 3]

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SUR LES CRISTAUX

DE CUIVRE CAIIDONATL

reusement ces derniers, revenir sur l'analogie qu'on a supposé exister entre ces carbonates et l'azur de cuivre artificiel , trouver enfin dans

nitrique, ce qui semblait achever de faire dis-

l'étude des cristaux de malachite des motifs sufEsans pour apprécier l'identité que les travaux des chimistes semblent indiquer entre les deux carbonates naturels. M. Haüy, après avoir successivement résolu

ces différentes difficultés, a bien voulu m'admettre à une dernière vérification des mesures d'angles dont il est parti, et m'autoriser à publier les résultats auxquels il est parvenu. Sa confiance m'honore infiniment; mais à touségards il eût bien mieux valu que les soins qu'il doit à la seconde édition de son Traité ne l'eussent pas empêché de communiquer lui-même aux minéralogistes le fruit de ses savantes recherches. On sait que Romé de l'Isle, en comparant des

cristaux naturels de cuivre carbonaté, qu'il nommait azur de cuivre, avec des cristaux

artificiels obtenus par M. Sage, et qu'il disait pro-

venir d'une dissolution de cuivre dans l'alcali volatil , avait cru reconnaître la plus grande analogie entre les formes des uns et des autres. Cette

analogie, tout en confirmant une opinion déjà ancienne, et qui remontait à Wallérius et à Justi, devaitparaître singulière, si la nature des cristaux artificiels était celle que leur supposait Romé de l'Isle. Mais M. Chaptal dit dans ses Elémeas de t.I1,p. 352, que M.Sage a imité l'azur de cuivre dans la forme et la couleur, en dissolvant

à froid du cuivre dans de l'eau saturée de carbonate d'ammoniaque. M. Haüy avait remarqué de son côté que les cristaux obtenus par M. Sage se dissolvaient avec effervescence dans l'acide

paraître la difficulté.

M. Haüy n'ayant vu d'ailleurs, à l'époque où il a publié son Traité, aucuns cristaux naturels de cuivre carbonaté dont les formes fussent déterminables, avait adopté provisoirement l'opinion de Romé de l'Isle, et a cité d'après

lui plusieurs variétés que cet habile cristallographe disait avoir observées parmi les cristaux soit naturels, soit artificiels ( Traité de minéra-

logie , tome III, p. 564 et sui v. ). Mais en

prenant ce parti, il avait fallu rectifier la détermination. de la forme primitive, et en faire un octaèdre à triangles scalènes et non pasrectangulaires, comme de l'Isle l'avait annoncé (Traité,ibid , p. 568, note ). Cette ancienne manière de voir de M,Ila`ü.y n'a point été partagée par M. le,comte de Bon mon, Ce savant célèbre (Catalogue , 240) dit que,

S'étant procuré quelques - uns des cristaux de cuivre obtenus par M. Sage, il avait été frappé de la grande différence qui existait entre eux et les cristaux naturels. Il annonce, d'après ses observations, que la forme primitive du cuivre bleu naturel est un prisme tétraèdre rhomboïdaldroit, dont les pans sont inclinés entre eux d'environ

124' et 56", et il ajoute que beaucoup de raisons lui font croire que les bases de ce prisme ne sont pas des rhombes, mais des rhomboïdes ( c'est - à - dire des parallélogrammes obliquangles ). Ces résultats diffèrent beaucoup de ceux que nous allons exposer. L'examen des cristaux de cuivre carbonaté de Chessy fait connaître que la véritable forme primitive de ce minéral est un octaèdre à triangles