Annales des Mines (1826, série 1, volume 12) [Image 229]

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SUR LES ROUES

de la roue, afin de faciliter le dégagement de l'eau et d'augmenter son action impulsive; enfin, depuis quelque temps , on a proposé de donner aux parois du pertuis la forme de la veine fluide, et d'incliner le vannage le plus possible sous la roue ,, afin dé diminuer la longueur de coursier que parcourt l'eau , et par suite la perte de vitesse qu'elle éprouve de la part de ses parois mais ces différens Moyens, sauf le dernier et celui qui a été proposé par Morosi, n'ontjamais conduit à des augmentations d'effet bien sensibles pour la pratique : quant à ceux-ci , il est facile de les

apprécier. et d'assigner la limite de leur utilité respective.

Et d'abord on voit que l'effet le plus avantageux que l'on puisse obtenir en inclinant le vannage et en donnant aux parois du pertuis la forme

de la veine fluide, c'est que la vitesse de l'eau

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soit sensiblement la même au sortir du réservoir et à l'endroit de la roue , de façon que sa force vive ou la quantité d'action de la chute ne soit pas altérée : dans cet état de choses, la quantité d'action transmise par la roue à aubes , au lieu de n'être que le ou le de celle de la chute, en ce qui est sans doute sera, comme on sait , les 'une grande augmentation 'd'effet. En second lieu, il résulte des expériences directes de M. Christian ( Mécanique industrielle, tome I, page 27o et suiv. ) , que l'augmentation de pression, due aux rebords latéraux de Morosi, ne s'élève guère qu'à un ou deux dixièmes de la pression exercée sur les aubes ordinaires, du moins lorsque ces

aubes sont immobiles et renfermées dans un

coursier ; il est même douteux que l'augmenta-

tion aille jusque-là pour des roues bien cons-

HYDRAULIQUES.

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truites et qui ont peu .de jeu dans le coursier, sur-tout quand, au lieu de les supposer immobiles, on les considère en mouvement. Ce serait donc beaucoup accorder que (l'admettre que les rebords du chevalier Morosi puissent augmenter la quantité d'action maximum des roues à aubes des o,2 de sa valeur, et comme cette dernière est moindre que les o,3 de la quantité d'action totale possédée par l'eau au sortir du pertuis, on voit que l'effet des rebords sera de faire produire aux roues tout au plus les o,36 de cette quantité (1).

Maintenant si, au lieu de comparer l'action transmise à celle que possède effectivement l'eau

au sortir du pertuis, on la comparait à celle qui est due à la chute totale de l'eau , depuis son niveau dans le réservoir jusqu'à l'extrémité inférieure de la roue, quantité d'action qui est véritablement celle que l'on considère dans la pratique, on trouverait que, presque toujours, elle en est au plus les 0,32 ou o,53. Dans cet état d'imperfection des roues verticales mues par-dessous, et après les avantages bien connus qui leur appartiennent d'ailleurs, et qui ont été disputés ci-dessus , j'ai cherché, tout en mettant à profit les principaux perfec-

tionnemens déjà apportés à ces roues, à en

modifier la forme, de manière à leur faire pro( t ) Depuis l'époque de la rédaction de ce mémoire , j'ai fait, sur le moulin à pilons de la poudrerie de Metz , des expériences qui constatent d'une manière positive que pour les roues à aubes verticales, qui offrent peu de jeu dans le coursier, l'augmentation d'effet due aux rebords ne s'élève pas au de l'effet total.