Annales des Mines (1826, série 1, volume 12) [Image 4]

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MACHINES A VAPEUR

bien naturel, quand on a voulu soumettre au

calcul les effets de ces machines, et établir entre elles des COrnparaisons, de rapporter leur puissance mécanique à celle des chevaux. L'assimilation ne pouvait pas être exacte à tous égards; car, dans le rapprochement de ces deux sources

de puissance, il a fallu faire abstraction d'un

des élémens principaux de l'évaluation de la quan-

tité d'action totale qu'on peut obtenir d'un cheval, et en général d'un moteur animé et qui tient à, la.nécessité de fixer la durée du travail pendant

un jeiur, de manière à ne pas épuiser les forces de l'animal. Ainsi, pour définir exactement la puissance mécanique d'un cheval, on dit qu'il est capable d'un certain effort en parcourant un

certain espace dans un temps dcinné, et en

exerçant cet effort avec cette vitesse pendant un certain nombre d'heures sur vingt-quatre, nombre qui n'excède guère huit; mais s'il s'agit d'une machine à.--Vapeirr__il_ _suffit de dire que l'effet mécanique dont elle est capable équivaut à l'élévation d'un certain poids à une certaine hau-

teur pendant un cerain temps, la durée effective de l'action restant tout-à-fait indéterminée, et Ià quantité d'action totale obtenue.étant propOrtionnelle à cette durée. '(15). L'unité dynamique, déduite de la force du cheval et applicable aux moteurs inanimés, àè réduit donc ultérieurement au produit d'un certain effort, par un espace parcouru et par le

temps employé à parcourir cet espace, ou ;en d'Autres termes, au produit d'un poids par une hatiteur à laquelle ce poids est élevé et par la durée de l'ascension. Ce produit étant censé

DU GROS-CAILLOU.

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connu pour un cheval, et conclti du travail habituel qui»sn'épuise pas ses forces, on dit qu'une machine est de cinq, dix, quinze, etc. chevaux, suivant que le produit analogue qu'elle donne, contient cinq, dix, quinze, etc.,, fois celui que comporte le travail habituel du cheval et cependant on ne peut pas conclure de là .que cinq, dix, quinze,_ etc., chevaux, puissent rem-

placer cette machine, dont le chômage n'est

pas assujetti au besoin de nourriture et de repos.

(14). Malgré cette restriction, la force du cheval n'en fournirait pas moins un très-bon type de mesure pris dans la nature, si on avait

sa valeur absolue par des données exactes et sur lesquelles on fût généralement d'accord ; malheureusement cet assentiment général n'existe pas. Je n'irai pas chercher bien loin la preuve de ce que j'avance ici, on la trouve dans un rapport joint aux pièces du procès, rédigé par M. Tournelle, et imprimé à la suite de plusieurs' autres

pièces, en tête desquelles se trouve un autre

rapport de MM. Christian, Mollard et Gaillardon. M. Tournelle cite huit à dix évaluations de la force du cheval, tirées des auteurs anglais, de Bélidor, , de mon Architecture hydraulique,

des OEuvres de Peronnet , etc. Les Anglais seuls fournissent quatre évaluations' différentes de la force du cheval, dont la plus petite n'est qu'environ les deux tiers de la plus grande, leur rap-

port étant celui de 22916 à 33000 : ainsi ceux qui adopteraient l'usage de l'une devraient regarder l'usage de l'autre comme entraînant des erreurs inadmissibles. (i5). La confusion qui règne dans ces déterminations tient en partie aux différentes ma-