Annales des Mines (1823, série 1, volume 8) [Image 4]

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6 SUR LES MARBRES nos monumens, qu'on ne connaissait plus en. France aucune carrière de marbre, et que l'étranger avait le privilége exclusif de nous en approvisionner (1), puisque, suivant les états produits par M. le Directeur général des Douanes, l'importation des marbres a été : En 1817, de Eu 1818,.'de. En 1819, de En 382.0, de

5,111,851 kil. 5,993,026 3,874,688 4,080,872

Et ce n'est pas Sans un véritable sentiment de peine, que, d'après les renseignemens que nous àvOns recueillis, nous nous sommes assurés que les importations de marbres pendant les années 1821 et 1822, offrent encore, comparativement a..vec, les années antérieures, une progression e-ffraYan te.

Nous avons .cherché, Messieurs, les motifs de cette progression : on nous a assuré (et nous bruit qui a le désirons) qu'elle n'était due !!.

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(s) Nos exploitations de marbre sont en cc moment absolument annihilées, par le bon marché des marbres étrangers et sur-tout de ceux d'Italie. Les carrières de ces derniers sont trèsprès du port ois on les embarque sur de petites tartanes; la navigation, soit maritime, soit intérieure, les apporte à peu de frais en France : ces marbres y coûtent alors moins cher que les marbres français, qui, placés dans de hautes mon-

tagnes peu à portée des rivières navigables, ont des frais énormes de transport à supporter. La plupart des marbriers, 'étant Italiens, sont disposés à préférer à ceux de France les xnarbres d'Italie, qu'ils sont accoutumés à travailler, et auxquels ils supposent une supériorité qui décourage les exploitans. (Opinion, de M. le Baron de Puymaurin, Député de la Haute-Garonne, à la tribune de la Chambre des Députés, sur projet de loi relatif aux douanes s ance du 22 avril 1820.) éle

DE FRANCE.

été répandu que, pour encourager nos mar-

brières françaises, nous avons sollicité du Gouvernement l'augmentation des droits d'entrée sur les marbres étrangers. Ce moyen est-cependant, en effet, le seul de remettre en activité nos anciennes marbrières de Flandre, de Languedoc, du Bourbonnais, du Dauphiné, de Provence, de Corse, des Pyrénées, etc., etc., en attendant que le Gouvernement, à l'exemple de Louis XIV, puisse ouvrir et rétablir les routes de nos an-. ciennes marbrières, ou qu'il ordonne à ses entrepreneurs d'employer nos marbres, concurremment avec ceux de l'étranger, ou enfin qu'à titre d'encouragement il accorde à nos exploi-

tans la fourniture des marbres de décors de

quelques-uns de ses palais et de nos monurnens publics. Qu'on ne vienne pas, à ce sujet, nous accuser de.demander la prohibition des marbres étrangers ; vous pouvez nous juger, cette pensée n'est point la nôtre; nous connaissons trop les abus et les inconvéniens de la prohibition, nous apprécions tisop bien les avantages de la concurrence clans les différentes branches de notre industrie, pourjamais solliciter aucune prohibition, même à titre d'encouragement : aussi, nous le répétons, nous ne demandons pour nos marbrières que la faveur d'être admises à fournir les marbres de nos palais, de nos temples et de nos monurnens , concurrernment"avee les étrangers, ou plutôt avec ces négocians qui sont connus sous le titre d'agens intermédiaires de commerce_ Tels étaient, Messieurs, les moyens que Louis XIV employa lorsque, voulant décorer les palais de Versailles, de Meudon, de Marly