Annales des Mines (1820, série 1, volume 5) [Image 296]

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586 EXPOSITION DE 1819; pendant ces carrières sont aux portes de ces villes, ou à peu de distance (1). Mais tout nous donne lieu d'espérer qu'un tel état de choses ne subsistera pas long-temps encore que nos montagnes seront bientôt explorées convenablement et que le plus grand essor possible sera donné àl'exploitation des marbres, granits et porphyres de France. (1) Les deux belles colonnes de granit de l'autel que les soixante nations des Gaules élevèrent à Auguste, et dont postérieurement nos pères ont fait, sur le même emplacement , les quatre colonnes du choeur de l'église d'Ainay, ont été ex-

traites des environs de Lyon, dans les granits de Chessy à l'Arbrèles, près des mines de cuivre. A Vienne et à Valence on retrouve des monumens des marbres provenant des montagnes du Haut-Dauphiné. A Avignon, Mmes, Arles, Aix et Marseille, les ruines présentent aux minéralogistes de beaux échantillons des roches des Hautes et Basses-Alpes. A Toulouse, on trouve des statues et des monumens de marbre dont /es carrières ont été reconnua-dins les Pyrénées, etc.

NOTICE NÉCROLOGIQUE.

GODEFROY-ALEXANDRE MICHÉ, ingénieur en chef au Corps

royal. des Mines, membre de plusieurs sociétés savantes , était né à Paris, le 5 avril 1755. lise livra spécialement dans sa jeunesse à l'étude de l'architecture, exerça pendant plusieurs années la profession d'architecte , fut nommé inspecteur des hl-. timens, et contribua à diriger la constructiôn des barrières de Paris. L'Ecole royale des Mines ayant été organisée en 1783, M. Miché y entra comme élève en 1784 et devint ingénieur. au bout de six mois. Doué d'un talent remarquable pour toutes les parties de l'art du dessin qui sont utiles à l'ingénieur, il fut

chargé, immédiatement après son admission à l'École des Mines, de l'enseignement de cet art. Deux ans après, il fut appelé à y professer aussi l'architecture pratique. En 1794, le nomma professeur adjoint pour la métallurgie , 'et il fit en cette qualité plusieurs cours dans les années suivantes. A la même époque et depuis, de nombreuses missions furent confiées à M. Miché, missions qui, pendant les années de tour-

mente révolutionnaire, étaient toujours pénibles et souvent périlleuses. Il convient de remarquer, parmi divers résultats intéressans de la tournée que M. Miché fut chargé de faire en 1795 dans plusieurs départemens du centre et de l'ouest de la France, qu'il a fait exécuter à cette époque, aux frais du Gouvernement, des travaux de recherches sur le gîte de wolfram de Puy-lès-Vignes, département de la Haute -Vienne, recherches qui, reprises plusieurs 'années après, ont enfin conduit à la découverte de l'étain sur le sol français. Indépendamment de ces diverses missions et des fonctions de professeur que M. Miché continuait à remplir, son zèle l'a porté à faire, à ses frais, plusieurs voyages dans l'intérieur de la France, pour accroître ses connaissances dans toutes les parties de l'art des mines. Ses services furent récompensés en 1802, par le grade d'ingénieur en chef, et on lui confia aussitôt l'inspection d'un arrondissement très-étendu dans le nord de la France. Lors de la nouvelle répartition des ingénieurs des mines sur le territoire français en 1814, l'arrondissement