Annales des Mines (1820, série 1, volume 5) [Image 271]

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EXdRIENCES

tifs de métaux non magnétiques s'attirent et se repoussent par la seule action du fluide électrique ; que l'on peut remplacer un des deux fils conjonctifs par un aimant sans changer la nature des actions, ce qui donne tous les phénomènes découverts par M. 0Ersted ; que l'on peut de même, sans qu'elle .soit changée, mettre un aimant à la place du second fil conjonctif, d'où résultent les faits connus de l'action mutuelle de deux aimans. lien a conclu que tous les phénomènes des aimans sont purement élec-

et que la distribution de l'électricité

triques' dans le fil conjonctif est la même que dans des plan S perpendiculaires à la ligne qui joint les deux pôles d'un aimant suivant des courbes fermées, tracées dans ces plans. Pendant que M. Ampère établissait ainsi l'identité des fluides électriques et magnétiques, M. Arago aimantait de la limaille de fer par le fil conjonctif droit. Bientôt M. Arago, par un procédé déduit des idées théoriques de M. Ampère, aimanta des aiguilles et des barreaux d'acier, en les plaçant dans la partie intérieure d'un fil conjonctif plié en hélice sur une portion de sa longueur : ces corps s'y aimantent parfaitement, soit qu'ils posent immédiatement sur les filets de l'hélice, soit qu'ils soient enveloppés d'un papier, ou introduits dans un tube de verre qui

empêche leur contact direct. La position des pôles des corps ainsi aimantés se trouve déterminée par celle des spires de l'hélice qui les enveloppe, et différente si ces spires-tournent de gauche à droite-ou de droite à gauche. D'après cette observation ,M. 'Arago a plié un même fil conjonctif de cuivre suivent

'iLECTRO-MAGNkTIQUES.

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deux hélices symétriques placées à la suite l'une

de l'autre, mais dont les spires tournaient en sens contraire ; il a placé dans chacune .d'elles une aiguille, et elles se sont trouvées aimantées en

même temps, de manière que leurs pôles de même nom étaient contigus. Il est parvenu au même résultat soit qu'il se servît de l'appareil voltaïque, soit qu'il employât une machine élec-

trique ordinaire, soit qu'il fit passer une décharge de la bouteille de Leyde à travers le fil plié en hélice. On connaissait depuis long-temps des faits qui prouvaient l'influence mutuelle des fluides élec triques et magnétiques ; on savait que des croix

situées sur des églises, des verges de paratonnerre s'aimantent naturellement par l'électricité atmosphérique. L'Annuaire de 1819, publié par le Bureau des Longitudes, contient un article de M. Arago sur

les forces magnétiques, où ce savant annonce avoir été témoin qu'un bâtiment -génois qui faisait route pour Marseille , étant à peu de distance d'Alger, fut frappé par la foudre, qui fit faire aux aiguilles des boussoles une demi-révo1,.tion ,

et que le bâtiment vint se briser à la

côte au moment où le pilote croyait avoir le cap au nord. On avait aussi remarqué que l'aiguille aimantée était souvent agitée lorsqu'il paraissait une aurore boréale. Franclilin attribuait ce phénomène au fluide électrique '.(i); M. Arago -vient

de montrer, d'après des expériences faites en -y (1)

Traité de Physique de M. Haüy:, année i8o5, para-

graphe 628.