Annales des Mines (1913, série 11, volume 2, partie administrative) [Image 289]

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d'allocations pendant la durée du repos. Les articles 68 à 75 de la loi de finances du 30.juillet

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CIRCULAIRES.

CIRCULAIRES.

1913 (*) dont vous trouverez le

visites dans les établissements qui occupent un personnel féminin, d'appeler l'attention des industriels sur le butde la législa-

texte ci-joint, ont déterminé le taux minimum et maximum de

tion nouvelle. Il s'agit de protéger la vie et la santé

ces allocations, fixé les conditions dans lesquelles elles seront

•et des nourrissons, d'atténuer, pour les ouvrières, les fatigues,

accordées, organisé' la procédure et étendu le bénéfice de ces

les soucis et les charges qui accompagnent la crise de la mater-

avantages aux ouvrières travaillant à leur domicile.

nité, d'empêcher les accouchements prématurés dus au surme-

Aux

termes de l'article

75,

les dispositions de

la loi

de

finances et celles de la loi du 17 juin 1913 seront applicables

nage précédant les

des

mères

couches, d'assurer à la mère, après

les

couches, un repos lui permettant à la fois de rétablir complète-

dans les trois mois qui suivront l'insertion au Journal officiel des

ment sa santé et de donner à son nourrisson les soins maternels

règlements d'administration publique prévus à l'article 11 de la

qui ont, dans les premières semaines qui suivent la naissance

loi du 17 juin 1913 et au paragraphe 1er de l'article 74 de la loi

•de l'enfant, une importance exceptionnelle, puisque c'est dans

de finances. Quelques mois s'écouleront donc encore avant que les inspec-

^es premières semaines que la mortalité

teurs du travail, ainsi que les ingénieurs et contrôleurs des

celle- que préconise la loi, appliquées à un nombre malheureu-

infantile est la plus

élevée. Les résultats qu'ont donnés des mesures

analogues à

mines qui font fonctions d'inspecteurs du travail dans les mines

sement trop restreint d'ouvrières, par diverses institutions d'ini-

et carrières, puissent exiger des chefs d'établissements 1 appli-

tiative privée, au premier rang desquelles je citerai les mutua-

cation des articles 34 a et 164 a du livre II (**) du code du tra-

lités maternelles., sont extrêmement encourageants.

vail, qui interdisent d'employer des femmes accouchées dans

les cas, la mortalité infantile a été diminuée, sinon supprimée. On

les quatre semaines qui suivent leur délivrance. Les inspecteurs ne devront pas toutefois attendre ia mise en vigueur de ces articles pour les porter

à

chefs d'établissements

ceux-ci,

ouvrières, la haute

et expliquer à

la

portée sociale de la loi

connaissance des

Dans tous

cité, au cours de la discussion, le cas d'une section rurale

•demutualité maternelle, dans laquelle la mise en vigueur de mesures semblables a eu pour effet d'accroître les naissances de

qu'aux

24 p. 100 et de diminuer la mortalité infantile de 50 p. 100. Ces

du 17 juin 1913,

résultats, si merveilleux qu'ils semblent, sont très facilement

ainsi

explicables : les femmes ayant moins à redouter la

complétée par la loi de finances du 30 juillet 1913.

crise de la

Au surplus, l'application des articles 54 a et 164 a dépend en

maternité, rétablies chaque fois" par un repos réparateur, cer-

partie de la bonne volonté des chefs d'établissements. Pour que

taines d'être secourues et assistées, accueillent plus volontiers la venue d'un nouvel enfant.

des poursuites soient exercées, il faudra, en effet, que les inspecteurs fassent la preuve que les chefs d'établissements ou

Les inspecteurs devront insister auprès des industriels sur les

leurs préposés auront agi sciemment en employant des femmes

-conséquences heureuses que la loi pourra avoir, à ce point de

accouchées moins de quatre semaines après leur délivrance.

vue, sur la crise de la dépopulation dont souffre notre pays, et,

Or, cette preuve sera, dans beaucoup de cas,

très

délicate à

en premier lieu, notre industrie nationale qui éprouve, en effet,

plus haut point d'obtenir l'ado sion

les pois grandes difficultés à recruter la main-d'œuvre dont elle

volontaire et réfléchie des chefs d'établissements au principe de

a I"■■.■in. Je ne doute point que le patriotisme de nos industriels,

la loi et cette adhésion sera d'autant plus aisément obtenue que

le souci qu'ils ont de l'avenir de notre pays et de notre industrie,

faire. Il importe donc au

ceux-ci seront plus exactement instruits de l'intérêt vital qu'elle

les amènent à

présente pour l'avenir du pays, et notamment

pour l'im

nationale. Les inspecteurs ne devront pas manquer au

■qu'on a qualifiée à juste titre de loi de défense nationale et de salut public.

cours de ieurs

rie

accepter et à favoriser l'application d'une loi

Les inspecteurs devront également saisir toutes les occasions ■qui s'o(friront à eux d'éclairer les

ouvrières sur la

protection

que leur assure la loi nouvelle. Je m'adresse surtout ici aux ins(*) Voir suprà, p. 493. (**) Volume de 1912, p. 632, 634 et .777.

pectrices qui sont particulièrement qualifiées pour donner ces renseignements.