Annales des Mines (1817, série 1, volume 2) [Image 210]

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le rouge vif, on a le rouge cramoisi. Si la teinte gdditionnelle est le violet, le mélange sera le rouge de rose foncé, ou le rouge de giroflée. L'acide du chrôme, qui colore le spinelle,

admet aussi des nuances accessoires de jaune et. de bleu, et telle est la différence qui en résulte' entre les tons de couleur des divers individus , que les amateurs distinguent ici deux espèces; savoir: le rubis spinelle et le rubis balais, dontl'u n est caractérisé par le rouge ponceau ou par Je rouge de rose foncé, et l'autre par une teinte plus. faible d'un rouge de vinaigre. Parmi les autres pierres, telles que les aigues, marines ou beryls de Sibérie, les topazes du même pays-, et c.eiles de Saxe et du Bré4I, etc., on trouve également des séries d'individus dans lesquels la couleur dominante est plus ou moins Modifiée par les teintes additionnelles qu'elle s'associe. L'éclat est aussi susceptible de varier jusqu'à un certain point dans la même espèce, par l'effet de diverses Causes accidentelles, dont l'une est

l'influence de la couleur elle-même, qui, en changeant de ton d'un individu à l'autre, détermine une réflexion plus ou moins abondante des rayons qui la font naître.

Ces détails suffisent pour montrer la possibilité qu'une pierre précieuse en impose à l'oeil par sa ressemblance avec une autre pierre d'une nature toute différente. Ainsi, un rubis spinelle,: d'une belle couleur rouge peut être pris pour un rubis Oriental (1), et les méprises de ce genre ne sont (4) Musée minéralogique de 1L le marquis de Drée. Paris,

011 , page 89,

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paS sans exemple (1); il y a des topazes qui, après avoir été rougies par l'action du feu,. imitent parfaitement certains rubis balais (2). On a découvert au Brésil des tourmalines d'un rouge vif, que l'on met au rang des pierres précieuses, et que des hommes de l'art, -à qui elles étaient inconnues, ont rapportées les uns au rubis oriental , les autres au rubis spinelle. Parmi les aigues-marines jaunes de Sibérie, il 'en

est qui ne diffèrent pas sensiblement par leur aspect de certaines topazes du Brésil, avec lesquelles on les confond quelquefois (5). Le saphir blanc approche beaucoup du diamant par sa limpklite et par son éclat (4); en sorte qu'il faut y regarder de près pour ne pas s'y méprendre (5). Le mélange du rouge aurore et d'un peu de brun a été appelé rouge hyacinthe, du nom d'une variété de zircon qui présente cette couleur. On trouve des grenats qui en offrent une imitation si parfaite, que suivant Romé-de-l'Isle « il L'est

pas possible de décider, à la couleur seule, si une pierre taillée et mise en oeuvre est de l'espèce de l'hyacinthe ou de celle du grenat (6). » On conit-au"ourd'hui une troisième espèce de pierre, que j'ai appelée esonite (kaneelstein de ) '7), qui partage la même couleur ; en (I) Pujoulx, .111 inéralogie des Gens du monde, page 260. (2) L'auteur de l'ar!icle diamantaire de I.Encyclopédie méend* que , arts et métiers, (orne II, première partie, page 148, suppose mue cette lop.ize est le véritable rubis balais, et n'en

çonnait point d'autre. (5) Pujoulx, ibid. page 2G8. Ibid. page 247. J'ai été témoin d'une méprise de ce genre.. ((i) Cristallogr. , tome H, page 34o, note 57. (7) J'en donnerai plus bas une courte description, parce qu'elle est encore peu connue,