Annales des Mines (1867, série 6, volume 6, partie administrative) [Image 10]

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LOIS, DÉCRETS ET ARRÊTÉS

Toutes les dépêches annoncent que, dans ces pays, l'on s'applique activement à combattre les ravages du fléau. En France les dispositions actuellement en vigueur contre son invasion sont les suivantes : interdiction- absolue d'importation et de transit de tous les quadrupèdes vivants de l'ordre des ruminants venant de la Belgique, de la Hollande et de la Grande-Bretagne ; obligation d'une salaison ou de toute autre préparation désinfectante à un degré convenable pour l'admission des peaux fraîches des mêmes animaux importées des mêmes pays ; visite préalable à l'introduction des animaux d'autres provenances par un vétérinaire ou autre agent compétent, chargé de vérifier leur état sanitaire. Ces mesures paraissent suffisantes dans la situation présente de la marche de l'épizootie et de la distance où elle se trouve encore de nos frontières; mais l'Administration veille, et si les circonstances venaient à exiger davantage, elle ne manquerait pas de faire le nécessaire. Une des questions qui s'imposent le plus aujourd'hui pour le développement et les progrès de l'agriculture française est celle de l'enseignement agricole. Sous l'excitation des encouragements de toute nature du Gouvernement de l'Empereur, on voit de nos jours les entreprises agricoles attirer et captiver les hommes appartenant aux premières classes de la société par. leur position, leur intelligence, leur éducation et leur fortune. Ce mouvement général des esprits ne fait que mettre plus en relief la nécessité de donner à l'enseignement agricole un développement proportionné à la grandeur et à l'utilité de son rôle. Nos institutions actuelles ne sont guère appropriées que pour donner la connaissance des principes et des procédés du simple exercice professionnel. Il faut aujourd'hui à l'agriculture un enseignement de nature à aborder des sphères plus élevées des sciences qui lui prêtent un utile concours, tant pour répondre aux aspirations des hommes avides de s'instruire que pour demander aux progrès incessants de ces sciences de nouvelles applications à l'accroissement de la production rurale, et pour vérifier, par l'expérimentation directe, la valeur des perfectionnements et des découvertes à adopter dans l'exploitation du sol. Ce sont ces hautes études agricoles qui seront reconstituées à l'école de Grignon, pour laquelle le Corps législatif a déjà bien voulu, l'année dernière, accorder quelques crédits. Toutes les questions relatives au régime, à l'enseignement et aux installations de la nouvelle école sont en ce moment à l'étude,

SUR LES MINES.

et il est très-présumable qu'elle sera en état de recevoir ses nouveaux élèves vers la fin de l'année. L'attention de l'Administration s'est également portée sur les écoles impériales vétérinaires, dont la fondation est déjà ancienne. Ces établissements fonctionnaient, dans leur dernière organisation, d'après des règles qui remontaient à une ordonnance du i" septembre 1826. Il était devenu indispensable d'apporter au régime desdites écoles, tant pour le personnel que pour le matériel de l'enseignement et des divers services, des modifications dont l'expérience avait révélé la nécessité ou la convenance, et ces modifications ont été comprises dans une réorganisation qui a été arrêtée par un décret du 11 avril 1866.

INDUSTRIE ET COMMERCE.

La situation générale, bien qu'accidentellement influencée par les complications politiques qui ont surgi en Allemagne et en Italie, s'est maintenue dans un état satisfaisant. En ce qui concerne le coton, la stabilité si nécessaire dans les prix de cette matière et qu'on avait à peu près conquise dans les premiers mois de 1866, a été momentanément troublée par les événements extérieurs et par des arrivages importants; la baisse n'a pas été au-dessous de 5o p. 100 en trois mois, mais, après diverses oscillations qui ont eu pour résultat de relever les prix, ceux-ci avaient baissé à la fin de novembre de 18 à 20 francs par 100 kilogrammes. Le stock des cotons en laine, qui était au Havre de 200.0*00 balles au 1" septembre, n'était plus que de 107.000 balles à la fin de novembre. Le travail a été généralement actif. Sans doute cette activité n'a pas toujours existé au même degré; les causes générales dont on vient de parler ont apporté un ralentissement passager dans les transactions; d'autres causes particulières ont tendu au même résultat : ainsi la fabrique de Rouen a éprouvé un moment d'hésitation par la crainte, non justifiée, des réformes projetées dans le régime commercial de l'Algérie; enfin quelques localités industrielles, Amiens surtout, ont été éprouvées par l'épidémie cholérique. D'un autre côté, les mouvements que la spéculation a contribué à entretenir dans les cours du coton brut ont été trop rapides pour aux suivis par le manufacturier, qui a dû souvent en éprouver un