Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 195]

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LES GAZ RARES DES GRISOUS

LES GAZ RARES DES GRISOUS

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— Après avoir mesuré le volume du grisou, on fait directement passer ce gaz de la jauge V 4 dans l'appareil à azote. On ouvre R 2 et R 3 de manière que ces robinets mettent seulement en relation la jauge V,, la trompe TB et la cloche A sous laquelle on engage l'extrémité inférieure du tube-chute B. En élevant lentement le réservoir V 2 , le grisou se trouve comprimé légèrement en V t , puis chassé, à travers le tube e, le robinet R 3 et la trompe TB, dans la cloche A. Quand cette dernière est pleine de gaz, on ouvre délicatement le robinet R 4 , de manière que le gaz arrive lentement dans le tube à chaux sodée C,, puis dans le tube à oxyde de cuivre D chauffé au rouge. La combustion du méthane s'effectue en produisant un volume double de vapeur d'eau et un volume égal d'anhydride carbonique. La vapeur d'eau se condense, tandis que l'anhydrique carbonique est rapidement absorbé, en arrivant au contact de la potasse du flacon K )5 après qu'on a desserré un peu la pince P 2 ; il se produit donc un vide partiel dans le tube à oxyde de cuivre, déterminant un appel du grisou contenu dans la cloche A. A mesure que A se vide, on y admet une nouvelle fraction de grisou, en continuant à élever le flacon V 2 ; le gaz, aspiré parle tube à oxyde de cuivre, brûle et disparaît,

ses produits de combustion étant fixés par la potasse, et ainsi de suite. Quand tout le gaz contenu en V, a ainsi passé, par fractions successives, dans l'appareil à azote, on tourne le robinet R 3 de manière à mettre en communication le tube C.2 et la trompe T, on desserre la pince P 3 et on fait fonctionner la trompe à mercure. Le gaz de l'appareil à azote circule alors d'une manière continue à travers les divers réactifs, et les gaz combustibles s'éliminent de plus en plus complètement. On suit la marche de l'opération d'après la diminution de la pression ; le niveau du mercure s'élève progressivement en A, et le manomètre m 2 marque bientôt une pression de 10 à 15 centimètres. On mesure en Vj une nouvelle fraction de grisou de 500 centimètres cubes, puis on l'introduit dans l'appareil à azote, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait utilisé tout le gaz (environ 6 litres) contenu dans le flacon F. Lorsque celui-ci est presque vide, on ferme le robinet R,, on sépare le flacon F en t', on le remplace par un nouveau flacon plein de grisou, et on renouvelle la longue série des manipulations que nous venons de décrire (*). Après avoir introduit dans l'appareil à azote tout le gri-, sou que pouvait brûler l'oxyde de cuivre contenu dans le tube D (ce tube, contenant 250 grammes d'oxyde de cuivre, ne permettait de brûler, dans la pratique, que 10 à 15 litres de grisou) (**),on laissait circuler les gaz pen-

du ménisque de la colonne de mercure de ce tube, quand le plan de contact de la colonne mercurielle de la jauge Vj occupe diverses positions arbitraires repérées surVj. En portant en abscisses les volumes lus sur Vj et en ordonnées les hauteurs de mercure lues sur M, on obtient la courbe de correspondance des deux graduations gravées sur Vi et sur M (courbe composée de trois lignes droites correspondant aux trois parties de la jauge V]). Cette courbe (ou la formule qui la traduit) permet de déterminer immédiatement par quelle division de M passe le plan horizontal mené par une division quelconque deV'iLa pression du gaz contenu en .V] égale alors la différence des hauteurs lues sur le tube M, des niveaux du mercure en V, et en M; on l'obtient rapidement et très aisément, au moins à 1/1000 près.

(*) Après lu dernière introduction de grisou dans l'appareil à azote, on fermait le robinet R 2 et on faisait passer dans la cloche A, au moyen de la trompe à mercure, le gaz des tubes compris entre les robinets R 2 et R 3 . (**) Etant donnée la faible teneur en azote des grisous que nous avons étudiés, la quantité relativement grande d'azote brut que l'étude ultérieure des gaz rares exigeait ("environ 300 centimètres cubes) et la longueur des opérations relatives à l'isolement du résidu azoté, nous abrégions généralement ces dernières en omettant la mesure du volume du grisou. Le grisou n'était mesuré, comme il est dit ci-dessus, que dans les opérations dites de « dosage de l'azote », et qui ne portaient alors que sur 3 à 6 litres de grisou brut.

3° ÉLIMINATION

DES COMPOSANTS CARBONÉS DU GRISOD.