Annales des Mines (1914, série 11, volume 5) [Image 133]

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LES

EXPÉRIENCES. DE COMMENTRY

ait eu à souffrir le moindre dommage ; les chasses d'air ont déplacé de 1 à 2 mètres des bennes vides, sur rails, à une centaine de mètres du point initial; elles se sont propagées jusqu'aux orifices où elles produisaient un coup de vent avec projection de poussières, menus cailloux et débris légers. On a généralement trouvé, après l'essai, du coke en grains ou ou en plaques sur le sol, mais pas sur le boisage ou les parois. Dans un cas (essai 2) on a trouvé, après l'explosion, deux bois qui commençaient à brûler; la combustion n'intéressait que la partie superficielle altérée, qui brûlait comme de l'amadou ; sauf ce cas particulier, on n'a remarqué sur le boisage aucun effet calorifique. Recherche de la limite d'aptitude à la propagation. — Les essais 7 à 12, exécutés du 11 au 19 décembre 1912, ont eu pour but de rechercher quel gisement de poussières se trouvait, dans les conditions de la galerie de Commentry, à la limite d'aptitude k la propagation de l'explosion, en présence de la cause initiale d'inflammation réalisées par l'essai 6. C'est en somme rechercher, à Commentry, la limite II des essais de Liévin. Or, à Liévin, avec des poussières provenant du même charbon et amenées à la même finesse, la limite se plaçait vers 55 p. 100 de cendres, c'est-à-dire qu'il y avait propagation avec 50 p. 100 de cendres et extinction progressive avec 60 p. 100. La détermination de cette limite s'effectuait en galerie cadrée, les cadres (fers cornières) étaient espacés de l m ,50 et faisaient une saillie de 12 centimètres sur la paroi; la section de la galerie était circulaire et mesurait 2 m ,80 ; enfin la dose de poussières déposées était de 450 grammes au mètre cube de galerie; mais d'autres essais montraient que l'aptitude à la propagation n'augmentait que faiblement lorsqu'on accroissait la quantité de poussières déposées. L'essai 7 de Commentry est combiné de la manière sui-

SUR LES

INFLAMMATIONS

DE POUSSIÈRES

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vante : les conditions de tir sont les mêmes que pour les essais 5 et 6, c'est-à-dire 400 grammes de poudre noire comprimée dans le canon placé, l'axe horizontal, à 40 centimètres au-dessus du sol poussiéreux et 600 grammes de grisounaphatalite roche suspendus au-dessus du canon, les deux charges tirées simultanément; les poussières sont placées, sur 16 mètres à partir du canon (soit les 6 mètres du cul-de-sac et 10 mètres de galerie principale, côté A et côté 0), exactement comme pour l'essai 6, soit 950 grammes de poussières fines et pures par mètre cube de galerie, moitié sur le sol, moitié surplanehettes. Le gisement à essayer pour la définition de la limite II s'étend, dans la galerie principale, sur 100 mètres de part et d'autre du gisement initial ; la partie ebarbonneuse est formée du même charbon à 30 p. 100 de matières volatiles, ayant passé 5 minutes au pulvérisateur et tenant 70 p. 100 de refus au tamis 200. On l'a mélangée à des suies de carneaux de chaudières, dans la proportion de 40 p. 100 de charbon et 60 p. 100 de suies; le mélange tient environ 60 p. 100 de cendres. Cette poussière est répandue sur le sol à la dose de 450 grammes par mètre cube de galerie. D'après les essais de Liévin, il ne devrait pas y avoir de propagation dans un tel mélange pour une telle cause initiale ; c'est ce que l'on observe en effet, la flamme s'arrête avant 66 mètres de parcours du côté 0 et entre 56 et 76 mètres de parcours du côté A ; l'allure de l'explosion initiale a d'ailleurs été normale : 27 et 30 centièmes de seconde pour 16 mètres de parcours. La pression atteint environ un demi-kilogramme par centimètre carré avec décroissance progressive de part et d'autre du point initial (Voir fig. 1). L'essai 8 marque une régression dans la suite logique des expériences; on a reçu le nouveau mortier de tir de 1 usine Saint-Jacques de Montluçon ; il est assez résistant