Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 105]

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NOTE AU SUJET D'UNE ENQUETE SUR LE NYSTAGMUS

coup plus rare : la proportion annuelle moyenne d'ouvriers soignés pour nystagmus ne dépasse pas 1 à 2, très rarement 3 p. 1000. 11 est remarquable que ce dernier résultat concorde avec ceux qui ont été relevés on Angleterre (0,89 pour 1000 en 1910 et 1,27 p. 1000 en 1911). Résultats de l'enquête par bassin. — Si l'on entre dans le détail et si l'on passe en revue les différents bassins et leurs mines les plus importantes, on peut résumer comme suit les résultats fournis par l'enquête. Bassin du Nord et du Pas-de-Calais. — Aux mines d'Anzin et d'Aniche, qui sont celles sur lesquelles on est le mieux renseigné, grâce aux observations de M. le Docteur Dransart, les chiffres annuels ont varié, au cours des cinq années de 1907 à 1911, entre 1,5 et 3,9 p. 1000 (moyenne 2,7 p. 1000) à Anzin, et au cours des neuf années 1903 a 1911, entre 0,2 et 3 p. 1000 (moyenne 1,2 p. 1000) à Aniche, en s'en tenant, bien entendu, aux cas graves ayant nécessité la consultation et l'intervention du médecin. Aux mines de l'Escarpelle, il n'a été relevé que 4 cas en, 9 ans, avec un effectif moyen de 2.900 ouvriers au fond, soit seulement 0.15 p. 1000 par an. Aux mines de Douchy, d'après les médecins de la caisse de secours, on aurait constaté 38 cas de 1903 à 1911, avec un effectif moyen de 1.200 ouvriers, soit 3,5 p. 1000 par an ; ce chiffre est signalé toutefois comme sujet à caution par les ingénieurs. Dans le Pas-de-Calais, les chiffres principaux se résument comme suit : Mines — — — — — —

de Lens de Courrières de Nœux de Liévin de Béthune de Bruay de Maries

3 p. 3 2 1,5 1 1 1

1000 — — — — — —

DANS LES MINES FRANÇAISES

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D'une année à l 'autre, dans une même mine, le nombre des cas est, d'ailleurs, susceptible de varier dans de très larges limites, et de façon très irrégulière; ainsi à Lens, de 1903 à 1911, l'un des deux médecins oculistes a relevé successivement dans son service 7, 14, 15, 11, 11, 11, 30, 22 et 18 cas. Dans quelques mines cependant, comme à Béthune, on a observé, ainsi qu'il sera dit ultérieurement avec plus de détails, une augmentation caractérisée du nombre des cas coïncidant avec la substitution de l'éclairage de sûreté à l'éclairage à feu nu. Bassin de Ronchamp. — Aux houillères de Ronchamp, M. le docteur Corriez a constaté en un an, d'août 1911 à août 1912, un total de 36 cas, pour un personnel du fond de 756 ouvriers; 16 de ces cas, entièrement bénins, n'ont exigé aucun traitement ; 14 ouvriers, soit 18 p. 1.000, ont suivi un traitement sans avoir à interrompre le travail; 6, soit près de 8 p. 1 .000, ont dû, en outre du traitement, cesser momentanément leur travail. Ce serait là une proportion très élevée, mais elle ressort d'observations qui n'ont porté que sur un personnel assez restreint et n'ont duré qu'une année ; on ne saurait donc accorder grande valeur à ce chiffre, étant donné les variations constatées ailleurs quand on envisage des périodes de plusieurs années. Bassin de Blanzy. — Aux mines de Blanzy, qui occupent 4.550 ouvriers au fond, on a traité environ 12 cas de nystagmus par an, soit 2,63 p. 1.000, résultat concordant avec celui que donnent les statistiques de la région du Nord. Bassin de la Loire. — Il paraît n'avoir jamais été fait, dans le bassin de la Loire, d'observations méthodiques sur le nystagmus, et le peu de concordance des renseignements recueillis n'a permis de donner aucune moyenne : certains médecins estimeraient à 80 p. 100 le nombre des ouvriers atteints, d'autres au contraire à zéro.