Annales des Mines (1913, série 11, volume 4) [Image 76]

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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE

GRISOU

d'accident de personnes, le tir ayant été effectué, après évacuation de la mine et du carreau, d'un poste plus élevé que l'orifice du puits. VI. —

ASPHYXIES PAR DES FUMÉES D'EXPLOSIFS ET DES GAZ DIVERS.

Nous ne décrirons pas tous les accidents survenus par asphyxie dans des fumées d'explosifs, dans du mauvais air ou dans des gaz. divers. Nous ne mentionnerons que | ceux qui ont particulièrement retenu l'attention de l'administration. Mines de houille d'Anzin (Nord). — Asphyxie par des fumées d'explosifs. — Accident du 6 juillet 1904. — 1 tué et 2 blessés. A la fosse d'Arenberg, on avait creusé un montage en j cul-de-sac de 80 mètres de longueur dans une veine de \ mètre d'ouverture inclinée à 45". On avait entrepris ensuite la transformation du montage en plan incliné et pour cela on abattait le toit en montant. La partie agrandie avait 44 mètres et elle était surmontée d'un ( montage en cul-de-sac de 36 mètres. Le chantier d'agrandissement était faiblement aéré par l'échappement d'une perforatrice; on faisait en outre une chasse d'air comprimé après les tirs des coups de mine pour chasser les fumées. On employait comme explosifs la dynamitegomme. La dernière volée de coups de mine avait été tirée le 2 juillet. Le 6 juillet, les 3 ouvriers du poste du soir creusaient des trous de mine quand ils ont commencé à être incommodés et sont tombés asphyxiés. Il est probable que l'asphyxie a été causée par .de l'oxyde de carbone, provenant de la détonation de la dynamite des coups de mine tirés les jours précédents, qui aurait été refoule

POUR LES ANNÉES

1904

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dans la partie en cul-de-sac du montage par les chasses d'air comprimé, et qui serait descendu ensuite sur les ouvriers. A la suite de cet accident, l'exploitant a été invité à prendre les mesures nécessaires pour que tous les chantiers soient parcourus par un courant d'air régulier, suffisant pour déterminer leur assainissement. Mines de houille de Nœux (Pas-de-Calais). — Asphyxie par des fumées d'explosifs. — Accident du 29 octobre 1908. — 1 tué et 1 blessé. A la fosse n° 9, on creusait en montant un bure vertical dont la hauteur atteignait 15 mètres. L'aérage était assuré par une buse soufflante arrêtée à 6 mètres des fronts et par la conduite d'air comprimé de la perforatrice. Deux ouvriers étaient occupés à tirer 13 coups de mine au sommet du bure. Ils avaient tiré 7 coups en 3 volées, chargés au total de 2.350 grammes de dynamite ; la charge delà dernière volée était de 950 grammes. Les ouvriers remontaient pour préparer une quatrième volée quand ils sont tombés asphyxiés par les fumées. Quand on les a retirés au bout de deux heures, l'un d'eux était mort. Le robinet d'air comprimé était fermé aux 3/4 et l'un des coups de mine avait laissé un culot de 0 m ,60. A la suite de cet accident, l'exploitant a été invité à mieux aérer les bures en creusement. Mines de houille de Nœux (Pas-de-Calais). — Asphyxie par de l'azote. — Accident du 19 mars 1908. — 1 tué. Au niveau de 245 mètres de la fosse n° 6, on avait pratiqué dans la 8 e veine un montage de 7 mètres prolonge par une galerie de niveau de 35 mètres. Ce travail, aéré par des buses, avait été arrêté trois semaines avant l'accident. Une semaine après l'arrêt, on avait enlevé une partie des buses, ce qui avait supprimé l'aérage. Le jour