Annales des Mines (1913, série 11, volume 3) [Image 214]

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DANS ENQUÊTE

SUR

L'ANKYLOSTOMIASE

kylostomiase dans les neuf départements représentant ensemble 95 p. 100 de la production houillère. Ces neuf départements occupaient ensemble, en 1906, 119.174 ouvriers aux travaux du fond, alors que les mines de toute nature de la France entière en occupaient au fond 144.133. On peut conclure que l'enquête sur l'ankylostomiase a porté jusqu'ici sur 82 p. 100 du personnel du fond des mines (*). » Il restait à la Commission centrale pour l'étude de l'hygiène dans les mines à compléter son étude sur la répartition topographique de l'ankylostomiase en France et à étendre ses recherches aux mines de Meurthe-etMoselle. Il importait d'autant plus d'être fixé que nous ignorons tout sur l'extension de l'ankylostomiase aux mines de fer, sur le degré de contamination ou d'immunité actuelle de ces mines de jour en jour plus importantes.

II. - L'ANKYLOSTOME ET LES MINES DE FER. ■

L'enquête sur les mines dé fer ordonnée par M. le Ministre des Travaux publics marque une étape. Nous ne possédions aucun document précis sur l'ankylostomiase dans les mines de fer en général et dans les mines de Meurthe-et-Moselle en particulier. A ma connaissance, c'est la première fois que des recherches expérimentales sont effectuées pour étudier in vitro l'influence du minerai de fer sur le développement du ver; c'est la première fois que les mineurs de fer sont soumis à une enquête et it un examen rigoureux. Au W Congrès international des maladies profession(*) H. Kuss, L'ankylostomiase des mineurs, rapport présenté à la Commission centrale d'Hygiène dans les mines.

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nelles, qui se réunit du 10 au 14 septembre 1910 à Bruxelles, on étudia tout particulièrement l'ankylostomiase (*). J'eus l'occasion d'interroger au sujet des mines de fer les représentants les plus autorisés des différents pays. J'interrogeai aussi les membres de la Commission internationale permanente pour l'étude des maladies professionnelles, constituée à Milan en 1906, à l'occasion du I er Congrès international des maladies du travail, qui siège à la Clinica del Lavoro, à Milan. Personne n'eut souvenir d'avoir vu signaler des mineurs ou des mines de fer infestés d'ankylostomiase. On inclinait généralement à penser que les mines de fer étaient sans doute indemnes d'infestation ankylostomiasique ; il se pourrait cependant que la maladie y soit atténuée, ou méconnue ? ■ Peut-être aurait-on la surprise de trouver aussi beaucoup d'anguillules? En 1878, A. Manouvriez (**) consacre un paragraphe de son traité à l'étude de l'état sanitaire des mines de fer du Yorkshire (Angleterre), de Suède, de Vic-Dessos (Ariège), de Saint-Julien (Gard) et de LONGWY (Moselle)... Pour lui, la décoloration [signalée déjà par Hippocrate (***) chez les mineurs de métaux] est due aux métaux toxiques : (*) II' Congrès international des maladies professionnelles, Bruxelles, septembre 1910, L. Severeyns, 1910. — 3 e question : Etat présent de la lutte entreprise contre l'ankylostomiase. Les modes de contamination et leur importance relative. La recherche méthodique des porteurs de vers. La valeur comparative des différents traitements et le contrôle médical consécutif. L'examen critique des mesures d'assainissement réalisées ou proposées. (**) A. MANOUVRIEZ , De l'anémie des mineurs dite d'Aazin, Rruxelles, 1818, p. 121, l 5. (***) HIPPOCRATE . « L'homme des mines : hypochondre droit tendu ; rate grosse; ventre tendu, un peu dur; difficulté de respirer; décoloration. » (Œuvres, traduites par LITTRÉ , Paris, 1845, t. V, Epidémies, IV, \ 25). L'anémie observée chez les mineurs de métaux toxiques n'est pas de même nature que celle des houilleurs : elle résulte d'une cachexie par intoxication métallique ( MANOUVRIEZ).