Annales des Mines (1913, série 11, volume 3) [Image 180]

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LA

HOUILLE

EN HOLLANDE

à cette époque ; la situation reste d'ailleurs sensiblement la même encore aujourd'hui (*) (voir Pl. VII). L'ardeur des explorateurs et des demandeurs de concessions attira l'attention du gouvernement hollandais, qui, sous l'empire de diverses préoccupations dont nous parlerons plus loin, songea dès lors à fairé sa part pour l'exploitation des richesses du sous-sol; le vote de la loi de 1901, réservant à l'Etat la presque totalité des terrains alors reconnus, constitue en quelque sorte le premier acte de la période moderne ; celle-ci est caractérisée en fait par l'interdiction aux sociétés particulières de toute entreprise minière nouvelle; depuis lors en effet trois mines d'Etat ont été successivement ouvertes (une seule est en exploitation), et les demandes de concessions encore possibles ont été solutionnées par de nouvelles annexions au domaine de l'Etat : concession Eendracht (1911) et Champs de la Meuse (1912). D'autre part, les recherches minières elles-mêmes ont été monopolisées, au moins pour la houille et les sels. Comme conséquence, un service d'exploration d'Etat, le iïijksopsjjoring van Delfstoffen (**), a été institué en 1904 : c'est par ses soins qu'ont été découverts et explorés les gisements du Peel et de Gueldre, tandis que le Limbourg-Sud est resté la possession de quelques sociétés particulières (6.500 hectares) et de l'Etat (26.000 hectares). Il est juste de dire toutefois que l'action du Service d'exploration s'est étendue aussi à cette (*) A signaler cependant que les deux concessions Orange-Nassfiiï et Cari ont passé, en 1908, aux mains de la Société « les Petits-Fils de François de Wendel ». La société d'exploitation est d'ailleurs restée à forme hollandaise. (**) Ce service (R. O.) fait paraître chaque année un rapport délaillé de ses tiavaux ; en outre, un certain nombre d'études spéciales ont été publiées par les ingénieurs de ce service. Ces documents forment, en ce qui concerne le gisement houiller, la base de la présente étude, à la lin de laquelle sont données les indications bibliographiques essentielles.

LA HOUILLE EN HOLLANDE

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région où il coordonne et complète par ses études géologiques les renseignements fournis par les travaux de reconnaissance et d'exploitation.

GÉOLOGIE GÉNÉRALE DES EASSINS H0UILLERS HOLLANDAIS (*)

La Hollande appartient à la zone de dépôts houillers du Carbonifère qui s'étend en Europe depuis le sud de la Russie sur la Silésie, la Westphalie, la Belgique, le Nord "de la France, l'Angleterre, en bordure du plateau silurien . Cette région a été affectée par les plissements hercyniens, puis, aux époques géologiques postérieures, les terrains ont été arasés, disloqués et finalement recouverts par des formations plus récentes. Le bassin de dépôt du houiller s'est enfoncé aussi ; on n'en trouve actuellement que quelques affleurements, vers sa limite sud, en Allemagne, Belgique, Angleterre et aussi au Limbourg, aux environs de Kerkrade. En Hollande et dans les régions immédiatement voisines en particulier, l'enfoncement du houiller s'est produit d'une façon très irrégulière, en donnant lieu à la formation d'importantes cassures ; le gisement a été ainsi découpé en une succession de bandes séparées par des failles et qui ont joué les unes par rapport aux autres, présentant | desparties élevées (Horsts) et des parties enfoncées (Fosses ou Graben) ; au point de vue pratique, ce fait présente un grand intérêt et la tâche de l'exploration en Hollande (**) . a consisté précisément à rechercher la position des horsts qui seuls pouvaient amener le houiller à une profondeur admissible pour l'exploitation. La direction générale des ! failles principales est S.S.E.-N.N.O., avec inflexion vers (*) D'après les indications du rapport du R. O. 1906 principalement. (**) Ceci a été le cas surtout pour le Peel e1 la Gueldre.