Annales des Mines (1912, série 11, volume 1) [Image 168]

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EXPÉRIENCES

SDR LES POUSSIÈRES DE HOUILLE

sième série d'essais, mais comme moyen d'arrêt d'une explosion ayant déjà pris un certain développement, par exemple une explosion de grisou ou un coup de poussières survenu dans une zone que l'on aurait négligé d'arroser ou que la ventilation aurait asséchée. Préparation des essais. — Nous avons exécuté ces essais en répandant les poussières sur le sol comme d'ordinaire ; cette opération rend l'atmosphère assez poussiéreuse pour qu'il s'en dépose également quelque peu sur les parois, mais en faible proportion. L'eau a été ensuite amenée dans la galerie avec des seaux de capacité déter- ! minée, dont chacun servait à arrSser une longueur déterminée de galerie. On a projeté et dispersé l'eau à la main en l'envoyant suivant les cas soit sur les parois, d'où elle ruisselait en partie sur le sol, soit sur le radier. On constate de suite que la poussière se mouille très difficilement. Des essais de laboratoire montrent que, lorsque le poids d'eau est égal à la moitié du poids des poussières, on parvient à donner à celles-ci une humidité suffisante pour qu'elles s'agglomèrent ; mais l'agglomération n'est obtenue que grâce à une agitation prolongée; faute de quoi, l'eau reste isolée en goutelettes sphériques, revêtues d'une pellicule poussiéreuse. De même, on peut obtenir de la boue aux divers degrés de fluidité, depuis ce que nous appellerons la boue sèche qui n'a aucune fluidité jusqu'à celle qui coule comme de l'eau, quand le poids d'eau est égal à une ou deux fois le poids des poussières. Mais pour obtenir ce résultat, une agitation ou une trituration assez prolongée est encore nécessaire. C'est pourquoi l'arrosage, tel que nous l'avons pratiqué et tel qu'il se pratiquerait souvent dans les galeries de mine, ne produit pas de la boue, même lorsque le poids d'eau versé est supérieur au poids de poussières en dépôt. Les parois sont ruisselantes, et le peu de poussières qui s'y trouve est

ET

SUR LES MOYENS

DE

COMBATTRE LEURS DANGERS

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tout à fait mouillé et adhérent au boisage. Mais sur le sol, on trouve des mares à côté d'amas de poussières, et également de la poussière flottant sur les flaques d'eau. Il semble ainsi que l'arrosage n'a pas produit l'effet voulu, puisque la poussière reste libre; mais cette circonstance, •qui pourrra toujours se produire dans la pratique de l'arrosage des galeries démine, est, comme l'ont montré les essais, de peu d'importance. On a fait quinze essais d'arrosage de zones poussiéreuses, la zone d'arrêt ayant, sauf pour les deux premiers,. 100 mètres de longueur. Pour créer l'explosion initiale que la zone devait arrêter, on s'est servi d'un gisement favorable de poussières sèches et fines de charbon de Liévin, sur 75 mètres de longueur pour dix essais, sur 130 mètres de longueur pour les cinq autres. On a uniformisé à 450 grammes par mètre cube la quantité de poussières mises en dépôt. Au delà de la zone d'arrêt, on a placé, quand la longueur de la galerie l'a permis, une zone réceptrice, qui a été souvent formée de poussières plus grossières et plus abondantes pour les raisons déjà indiquées. Détermination du taux d'arrosage nécessaire. — Les essais 249 et 250 donnent une idée de la quantité d'eau nécessaire. La longueur totale du gisement poussiéreux n'est que 125 mètres, et l'on en arrose les cinquante derniers mètres. En mettantsur cette longueur2 litres d'eau au mètre courant, la flamme parcourt toute la galerie et sort de 20 mètres à l'orifice ; c'est à peu près ce que l'on •aurait obtenu sans arrosage. Après le tir, les parois sont sèches; il reste un peu d'eau sur le radier, un peu de poussières humides, mais pas de boue. Mais' si l'on met 6 litres au mètre courant (essai 250), ce qui fait un poids d'eau quintuple environ du poids de poussières, la flamme s arrête un peu au delà du terme de la zone poussiéreuse