Annales des Mines (1911, série 10, volume 20) [Image 203]

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LES CATASTROPHES DU PUITS WEST STANLEY

ET DU PUITS PRETORIA

des lampes Wolf à essence, à double tamis, cuirasse et alimentation inférieure. Ces lampes étaient munies de rallumeurs à bandes phosphorées. Mais les ingénieurs anglais paraissent vivement préoccupés des dangers du rallumage, même avec les rallumeurs à bande phosphorée ; ils semblent surtout redouter le cas où une lampe se serait éteinte par le fait d'une avarie dont l'ouvrier sans feu ne pourrait se rendre compte. C'est pourquoi, en principe, une lampe ne peut être rallumée qu'à un poste de rallumage par un employé spécial ou encore par les porions, sous leur responsabilité, en d'autres points que les retours d'air. Mais, comme le porion n'est pas constamment au chantier, l'enquête a montré que plusieurs ouvriers, pour s'éviter la peine 'd'aller au poste de rallumage, avaient remplacé la clé de rallumage confiée aux porions et employés spéciaux par un dispositif de fortune réalisant le même but. Au jour, les lampes sont données aux ouvriers à la lampisterie, sans appel de numéros. Chaque ouvrier reçoit ainsi une lampe quelconque. Le rapport officiel relate que la mine allait se procurer prochainement des jetons et. organiser « un admirable système basé sur le principe que chaque homme reçoit tous les jours la même lampe ». L'enquête a relevé que le lampiste avait une vue particulièrement mauvaise. Les enquêteurs ont pu compter le nombre de verres brisés depuis le début de l'introduction des lampes Wolf, soit huit mois ; ce nombre était de 1.200. Pendant la même période, 198 lampes avaient été renvoyées au constructeur pour réparations.

donnait naissance, tenait 38 p. 100 de matières volatiles avec seulement 2 à 5 p. 100 de cendres et 2 p. 100 d'humidité. Il y avait plusieurs causes de production de poussières : Par vent d'Ouest, il pouvait y avoir introduction d'une certaine quantité de poussières par le puits d'entrée d'air ; ce puits débouchait, en effet, librement dans l'atmosphère, sans être abrité par aucun bâtiment, et se trouvait à une cinquantaine de mètres à l'Est de l'atelier de criblage. Le guidage ayant lieu par câbles, les cages étaient relativement peu secouées, et la production des poussières pendant la remontée du charbon devait être peu abondante. Le roulage dans les voies principales était une des principales causes de production de poussières. Les bennes avaient, en effet, des fonds de bois en planches mal jointes laissant filtrer le charbon pulvérulent. Enfin l'abatage produisait de la poussière qui, entraînée par le courant d'air, venait s'ajouter à celle qui résultait du roulage, au moins dans quatre quartiers sur cinq, puisque, par une disposition très particulière, c'étaient les roulages qui constituaient les retours d'air. La production de poussières au chantier était particulièrement abondante dans le quartier North Plodder, où travaillaient deux baveuses, quoique ces machines, du type PickWick à barre, fussent réputées comme pulvérisant relativement peu le charbon. Toujours est-il que les poussières' étaient assez abondantes dans les voies de roulage pour causer une gêne sérieuse au point de vue de la circulation du personnel. Pour diminuer cette gêne, et uniquement dans ce but, des canalisations d'eau avaient été établies, dans les voies de roulage, à partir du puits n° 3, jusqu'à une certaine distance, qui atteignait 600 mètres, soit mi-distance des fronts, pour le quartier North Plodder. Sur ces longueurs,

Poussières. — La mine était notoirement poussiéreuse, et les poussières, quoiqu'elles n'aient été soumises, avant l'explosion, à aucun essai spécial, devaient être considérées comme fort inflammables ; car le charbon, qui leur