Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 84]

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EXPÉRIENCES

SDR LES

POUSSIERES

DE

HOUILLE ET

chaleur se transmet suivant les trois dimensions ; une fois que la flamme occupe toute la section de la galerie, la propagation ne se fait plus que suivant une dimension ; les chances d'extinction sont plus grandes pendant la première période que pendant la seconde, et cette première période est d'autant plus longue que la galerie est plus spacieuse ; en outre, le soulèvement de poussières, produit par un certain effet dynamique initial, emplit moins facilement la section d'une galerie de grandes dimensions, et si le soulèvement n'est que partiel, les chasses de détente dans le sens de la longueur de la galerie sont moins énergiques, le soulèvement des poussières est moins bien entretenu, et la flamme a plus de chances de mourir. En définitive, on est amené à conclure que, dans une galerie à grande section, un coup de poussières prend plus difficilement naissance, mais se propage ensuite plus facilement que dans une galerie à petite section ; mais ces conclusions théoriques ne reposent pas encore sur des bases expérimentales suffisamment sérieuses, et des expériences complémentaires seront nécessaires. L'influence du tracé de la galerie et des causes diverses telles que l'irrégularité des parois, qui opposent des résistances aux grands déplacements d'air et changent le régime des remous, est surtout intéressante à étudier lorsqu'on suit les diverses phases du développement d'un coup de poussières, et une galerie de 65 mètres de longueur, suffisante pour voir comment une explosion de poussières prend naissance, convient, mal pour cette étude de plus grande envergure. La question sera reprise ultérieurement avec la galerie prolongée et munie de branchements. A ce moment pourra être résolue, plus facilement qu'avec la galerie de 65 mètres, la question suivante : les conditions de production d'un coup de poussières sontelles changées quand l'explosion ou la détonation initiale se produisent, non plus au fond d'un cul-de-sac, mais sur

SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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le trajet d'une galerie, parcourue ou non par un courant d'air rapide; les occasions d'une explosion initiale sont sans doute moins fréquentes dans ce cas qu'au fond d'un cul-de-sac, où le grisou risque davantage de s'accumuler, où les coups de mine, travaillant à l'avancement, ont plus de chances de débourrer; mais le cas s'est présenté et il sera nécessaire de l'étudier. 2° Influence des conditions atmosphériques. — Latempérature et l'état hygrométrique de l'air, ainsi que la pression atmosphérique, n'ont entraîné que des différences systématiques très faibles, ou n'ont eu aucune influence visible. On n'a jamais rien constaté de net en ce qui concerne la température. Les variations de la pression atmosphérique n'ont pas eu plus d'effet ; il est par suite probable que les variations un peu plus importantes, qui sont dues à la profondeur des exploitations minières, n'ont pas d'influence bien sensible. Seule l'humidité de l'air parait avoir eu un effet appréciable, au degré de précision des expériences; les explosions seraient un peu moins vives en atmosphère humide qu'en atmosphère sèche. Mais cette cause de variations, peu importante, est facilement masquée par les autres causes secondaires, telles que les irrégularités inévitables dans la finesse ou la pureté de la poussière. Au point de vue expérimental, on en conclura qu'il est inutile de chauffer ou dessécher l'air de la galerie avant chaque essai. Il y a une autre conclusion à tirer en ce qui concerne l'étude des explosions de poussières dans les mines. On a constaté que les galeries d'entrée d'air étaient plus souvent dévastées que celles de retour d'air; on exprime ce fait empirique en disant que, dans les coups de poussières, la flamme se dirige vers l'air frais. Or,