Annales des Mines (1910, série 10, volume 18) [Image 78]

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EXPÉRIENCES SUR LES POUSSIERES DE HOUILLE

Les mélanges à 30 p. 100 de schistes ont donné lieu à plusieurs propagations. Toutefois, avec une charge de 160 grammes de dynamite, il a fallu monter jusqu'à 900 grammes de poussières mélangées par mètre cube de galerie pour avoir une propagation jusqu'à l'orifice." En forçant la charge jusqu'à 240 grammes de dynamite, on a pu obtenir la propagation franche à partir de la dose de 450 grammes par mètre cube. Le mélange à 40 p. 100 de schistes, enflammé parla dynamite seule, n'a donné qu'une seule propagation sur six essais ; la flamme fut d'ailleurs si lente que l'on n'attendait plus son apparition à l'orifice et que sa durée de parcours ne fut pas chronométrée ; cette propagation a eu lieu pour le fort dosage d'environ 700 grammes par mètre cube. Une répétition de ce même essai (*) donna un raté de propagation. L'essai 109, où il y eut propagation, avait immédiatement suivi un essai de poussières fines et pures, avec assez fort dosage; il se peut que le nettoyage n'ait pas été assez soigné et que les résidus du coup précédent aient accru l'inflammabilité du gisement schisteux ; c'est ce que tendrait à faire penser l'essai 73 où une charge de dynamite double de la charge usuelle n'a pas réussi à produire la propagation sur un gisement fortement dosé. Les essais à 40 p. 100 de schistes ont été repris avec inflammation par une explosion de grisou. On n'a eu qu'une seule propagation sur les cinq essais : c'était la première expérience de la série et elle suivait immédiatement un essai de poussières pures; la même cause d'erreur que ci-dessus a pu intervenir. Il semble donc bien que le mélange à 40 p. 100 de schistes est à' la limite de l'aptitude à la propagation. Celle-ci n'est généralement pas possible, mais il suffit d'une faible erreur (*) Essai hors série exécuté le 16 novembre 1908 devant M. le Ministre des Travaux publics.

ET SUR LES MOYENS DE COMBATTRE LEURS DANGERS

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dans le sens d'un surdosage de charbon pour qu'elle se produise. Les essais à 50 p. 100 de schistes n'ont donné lieu naturellement à aucune propagation. En forçant la charge de dynamite jusqu'à 320 grammes, on n'a obtenu qu'une flamme très lente qui s'est éteinte à environ 22 métrés de l'origine. L'essai 109 avec grisou et très fort dosage du mélange à 50 p. 100 de schistes a encore donné lieu à un raté de propagation. L'inaptitude des mélanges schisteux à la propagation des coups de poussières se rattache évidemment à la lenteur de propagation de la flamme dans le nuage poussiéreux. C'est par suite de l'insuffisance du soulèvement que la flamme meurt. Nous savons, en effet, par des essais antérieurs qu'un nuage artificiellement soulevé est inflammable jusqu'au moins 65 p. 100 de schistes. Comme autre conséquence de la faible vitesse de propagation, on remarquera que, dans quelques essais positifs obtenus avec le mélange à 30 p. 100 de schistes, la flamme à l'orifice fut relativement courte, et la durée moyenne de parcours sur les 65 mètres de galerie, particulièrement longue. On a fait quelques prises de gaz dont les résultats sont donnés ci-dessous.