Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 226]

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LA

RADIOACTIVITÉ

DES

SOURCES

DE

THERMALES

refroidie,il suffirait de faire évaporer chacun d'eux et de peser la quantité de résidu fixe, pour savoir quelle était la thermalité des sources d'où ils provenaient. » Deux sources échappent à cette règle : celle des Dames et celle du Crucifix. La raison en est que, pour ces deux sources, le véritable griffon est inaccessible et que « l'eau n'arrive aux buvettes qu'après avoir traversé une certaine longueur de canaux ménagés par les Romains dans le béton qui les enveloppe». Les eaux se trouvent donc de ce fait refroidies au moment où on les recueille, mais leur minéralisation correspond a celle de sources beaucoup plus chaudes. Cette différence est peu sensible en ce qui concerne la source des Dames, dont la différence de température correspondrait à quelques degrés seulement. Elle est très importante en ce qui concerne la source du Crucifix ; en effet, la minéralisation de cette eau correspond à celle d'une source de 65°-66°, tandis qu'elle n'a en réalité que 46°- 47°. La source, non reconnue par Jutier, le fut en 1902, et r conformément à la relation de F. Gehin (1772), le puits qui recueille la source est mis en communication avec le réservoir derrière la buvette par un canal de 8 mètres. L'anomalie entre la température et l'extrait sec de la source du Crucifix se trouve ainsi expliquée. Nous reviendrons d'ailleurs ultérieurement sur cette relation entre la température et l'extrait sec.

PLOMBIÈRES

DES

VOSGES

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Vauquelin (*) qui le premier donna des résultats dont il y a lieu de faire état. Depuis, différentes analyses ont été publiées par Longchamp (1823), Caventou(**), qui signala la présence de l'arsenic, Chevalier et Gobley (1848), Pommier (185i), O.Henry (1855), 0. Henry et Lhéritier (1855), J. Nicklès (***), qui signala la présence du fluor, E. Gentilhomme (1854). Au point de vue géologique, il y a lieu de signaler principalement le mémoire de Nicklès (****) sur la présence du spath fluor dans le bassin de Plombières, et le travail important de Daubrée (*****), d'une part, sur la formation des zéolithes et, d'autre. part, sur la relation des sources thermales avec les filons métallifères. Le travail le plus considérable sur les eaux de Plombières a été publié par Jutier et Lefort (******). Le premier, ingénieur des Mines, chargé de la réorganisation et de l'aménagement des sources, s'occupa plus spécialement des questions géologiques, du débit et delà température des sources, tandis que le second fit l'analyse des eaux et des gaz spontanés dégagés d'un certain nombre de griffons. Leurs mémoires ont été réunis en un volume spécial, qui constitue un document important de l'histoire de Plombières. Les travaux dont il vient d'être question ont été analysés en outre dans trois ouvrages classiques sur les eaux (*) VAUQUELiN ./lnnaZe*

Bibliographie. — La bibliographie concernant les eaux et la géologie de Plombières est extrêmement abondante. HubertetPoisson(1576),Pichard(1615),Geoffroy(1700), Titot (1710), Blanchi (1721), Charles, Habert, Malouin (1746), Puton, F. Geoffroy (1753), Mamet (1772) et Nicolas (1778) publièrent des analyses d'eau ; mais ce fat

ET

de chimie et de physique, t XXXIX, an 1X(1801),

p. 160. Journal de chimie médicale, 1848, p. 33. Comptes rendus de l'Académie des sciences, X. XL1V, p. 783, 1851, t. XLV, p. 331, 1831. (****) J. NICKLÈS, Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XLVI, et p. 1202: 1858. (****") DAUBRÉE, Comptes rendus, t. XLVI, p. 1086 et 1201 ; 1858; et Annales des mines, 5" série, t. XIII, p. 227. (******) JUTIER, Annales des mines, 5" série, t. XV, p. 547; JUTIER et LEFOKT. Annales delaSociété d'hydrologie médicale, loc. cit. (**)CAVENTOU,

(***) J. NICKLÈS,