Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 225]

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DE LA RADIOACTIVITÉ DES

SOURCES

PLOMBIÈRES ET DES

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VOSGES

THERMALES

ments concernant ces sources et notamment l'altitude du griffon, le débit moyen résultant de jaugeages faits mensuellement en 1859-1861 par Jutier. Le débit moyen ne parait pas avoir changé sensiblement depuis, et les valeurs données par Jutier sont encore considérées comme chiffres officiels. Remarquons toutefois que le débit de la source n° 6 de l'aqueduc du Thalweg semble moins important qu'il n'est indiqué. La température de l'eau au griffon des différentes sources a subi des variations extrêmement importantes. Nous donnons la température niaxima, la température minima et la température moyenne, résultant des mesures faites par Jutier en 1859-1861 et, d'autre part, les températures relevées par nous en septembre 1908 et août 1909. Si, d'une façon générale, la température des sources très chaudes n'a sensiblement pas varié depuis cinquante ans, celle des sources chaudes semble s'être sensiblement élevée ; en effet, pour les sources des Dames, du Crucifix et du Thalweg 1 à 6, nos déterminations sont légèrement supérieures aux températures maxima obtenues par Jutier. En ce qui concerne les sources n os 7 et 8 du Thalweg placées au fond de cette galerie, la différence est considérable. D'ailleurs, lorsque ces sources furent mises il jour, elles avaient une température très basse (27° pour un des filons de la source n° 8) qui monta graduellement pendant les deux années que durèrent les mesures, de sorte qu'a la fin de celles-ci l'équilibre thermique n'était pas encore atteint. La même remarque peut s'appliquer également aux sources 1, 4 et 5 de la galerie des Savonneuses, ces deux dernières se trouvant au fond de la galerie. Une faible élévation de température se constate aussi pour les sources Savonneuses n° 3, Lambinet et Bi-

zot, seule la source Savonneuse n° 2 a légèrement diminué. L'ensemble des sources thermales de Plombières peut, d'après les documents de Jutier, se répartir comme suit : Mètres cubes

1° Sources très chaudes (68°, 4 à 70°,4) 2" — chaudes (49°,8 à 66°, 4) 3° — tempérées (21°, 8 à 41°,1) 4° — très tempérées (8°, 7 à 19°, 6) Soit pour la totalité ou en comptant seulement les trois premières catégories

40,08 501,88 113,46 75,01 730,43

à à à à à

69°, 49 56°, 82 29", 64 12°, 08 48°,71

655,42 à 52°, 47

Relation entre la température des eaux et leur extrait sec. — Lorsque l'on examine les données sur les sources de Plombières, on remarque que la température des griffons placés dans les galeries va en augmentant vers l'Est, en même temps que le niveau du sol s'élève par rapport a leur altitude. L'idée qui se présente immédiatement à l'esprit, c'est que le courant souterrain, au lieu de s'élever verticalement au-dessous de Plombières même, arriveau jour latéralement après un certain parcours horizontal. Cette hypothèse émise par Jutier, en se basant précisément sur ce que certaines sources émergent latéralement, le dirigea dans ses travaux d'aménagement des eaux. Ceuxci furent couronnés par la découverte de la source Vauquelin. Lefort, dans son étude remarquable sur la composition des eaux de Plombières, établit qu'il existe une relation entre la température de chaque source, le degré de minéralisation de l'eau et la composition des gaz spontanés. « Pour toutes les sources dont le point d'émergence est accessible, la température décroit en même temps que la minéralisation est dans une proportion régulière. En sorte que si l'on examinait les échantillons d'eau minérale