Annales des Mines (1910, série 10, volume 17) [Image 22]

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LES GISEMENTS MÉTALLIFÈRES DE L' ALGÉRIE

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LES GISEMENTS METALLIFERES DE L ALGERIE

cette espèce minérale se présente sous forme de masses lamellaires, semi-translucides, dont la couleur varie du jaune de miel au brun foncé ; quelquefois ce minerai présente un éclat métallique ; il est alors noir bleuté (Aïn Kechera, Oum Theboul) ; à Aïn Zarora, on rencontre de la blende à structure pisolitbique, les éléments de l'agglomérat étant formés de zones alternativement blanches et brunes. C'est dire que, dans tous ces gisements, le sulfure de zinc est accompagné de corps étrangers ; le fer et le manganèse sont à peu près constants ; même, à Oum Theboul, on a cru pouvoir, d'analyses anciennes, conclure à l'existence d'une espèce répondant à la formule Zn 3 FeS 4 ; le cuivre, d'une part, l'arsenic et l'antimoine, d'autre part, sont assez fréquents; mais ils sont souvent plus abondants dans les minerais encaissés dans les schistes métamorphiques du département de Constantine que dans ceux des autres gisements; en un point (Beni Toufout), la teneur en arsenic atteint de 4 à 5 p. 100 et le produit est tout à fait invendable. Voici d'ailleurs quelques analyses effectuées sur des échantillons aussi exempts de gangues que possible (les teneurs se rapportent aux minerais après dessiccation).

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1. Blende triée au marteau de Maazis (Oran). 2. 3. 4.

— —

du djebel Fillaoucen (Oran). . de Guerrouma (Alger). de Tizi N'taga (Alger).

5.

6.

d'Iboual (Alger). d'Ain Kechera (Constantine).

1-

du Chabet bou Douka (Constantine).

Au point de vue commercial, il y a lieu de faire les remarques suivantes : 1" Les blendes du département d'Oran qui sont encaissées dans du calcaire présentent souvent de très fortes teneurs en chaux qui dépassent les limites admises (?) ; 2" Celles de Guerrouma renferment toujours, malgré les indications de l'analyse ci-dessus, des proportions notables de substances insolubles, principalement sous forme de barytine, ce qui peut être une gêne pour le fondeur ; 3° La plupart des autres blendes d'Algérie contiennent du cuivre et de l'arsenic en quantités suffisantes pour que des pénalités soient souvent appliquées au vendeur. " De rares mines produisent des minerais impurs parce qu'elles ne peuvent pas pousser assez loin leur préparation : Guerrouma a ainsi vendu pendant quelque temps des mixtes à 25/30 p. 100 de zinc et 19/25 p. 100 de (*) Les teneurs de substances étrangères tolérées dans les minerais de zinc varient un peu d'une usine à l'autre et il en est de même des amendes infligées. Pour la chaux, gênante dans les blendes, on tolère en général jusqu'à 3 p. 100 ; l'amende est de 2 francs par unité en plus. La limite admise pour le cuivre est de 0,50 p. 100 et pour l'arsenic de 0,20 à 0,30 p. 100 ; la pénalité est de 1 franc par dixième d'unité en plus, avec, en ce qui concerne l'arsenic, une limite extrême de 2 p. 100 au delà de laquelle le minerai n'est plus vendable. 11 y a aussi des maxima pour le cadmium (0,05 p. 100) et pour l'antimoine (1 p. 100) ; niais ces teneurs ne se rencontrent guère en Algérie. Le plomb est une gène pour quelques usines ; d'autres ne font aucune difficulté pour accepter les minerais plombeux et font même entrer ce métal en ligne décompte quand sa teneur dépasse 10 p. 100 (par exemple les unités au-dessus de 10 sont payées moitié de leur valeur). Le fer en excès — au-dessus de 12 p. 100 — est redouté de quelques fondeurs et d'autres ne s'en soucient point ; l'amende, dans le premier cas, est de 1 franc par unité. Enfin, il est même des usines qui ne tolèrent qu'une quantité déterminée de substances infusibles — barytine, silice, etc.