Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 215]

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LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES 426 des quatre dernières sans pouvoir choisir entre elles. Cependant on peut tirer de leur examen une conclusion certaine : c'est que, quelle que soit la cause originelle de la catastrophe, coup de mine, explosion de cartouche Favier, ou dégagement inopiné de grisou, cette cause n'a pu produire par elle-même qu'une explosion peu importante, absolument incapable, par la seule expansion des gaz qu'elle a dégagés, de ravager les travaux des trois sièges sinistrés. Il faut admettre que son action toute locale a été prolongée, répétée, et renforcée par endroits, grâce à l'inflammation des poussières répandues dans toutes les voies sinistrées. Cette conclusion indirecte est d'ailleurs appuyée par une série d'observations directes sur le rôle qu'ont pu jouer les poussières dans la catastrophe ; nous allons en rendre compte dans le chapitre suivant. Comme le font remarquer MM. Atkinson et Henshaw dans leur communication àl' Institution of mining Engineers (*), ce fait reconnu, que l'explosion s'est transmise au loin par des voies sans grisou, mais poussiéreuses, est de bien plus grande importance que la découverte de la cause initiale de l'explosion. Les causes initiales possibles, explosifs, grisou, lampes, sont en nombre très limité ; l'attention a déjà été appelée sur elles maintes fois, et, si la catastrophe de Courrières ne fournit aucun nouveau fait précis pour leur étude, celle-ci n'en a pas moins été toujours à l'ordre du jour. Les poussières, au contraire, longtemps méconnues en France, apparaissent à tous, après la catastrophe de Courrières, comme l'un des plus grands dangers des mines de houille. [La fin à la prochaine livraison.) (*) Transactions of the Institution of mining Engineers, gênerai meeting at Stoke-upon-Trent, .12 Nov.1906.

BULLETIN

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BULLETIN.

EXPLOITATION DES SOUFRES DE SICILE EN 1906. Il est intéressant de suivre les circonstances dans lesquelles se fait l'exploitation des soufres de Sicile en présence de la concurrence des soufres de la Louisiane, extraits par les ingénieux, procédés Frasch, et sous le régime du Syndicat obligatoire qu'a constitué la loi du 13 juillet 1906 (*). La Rivista del Servizio minerario nel 1906 donne sur ces points, pour ladite année 1906,. les renseignements suivants. On n'oubliera pas que le Syndicat obligatoire n'a fonctionné qu'à partir du 16 juillet 1906, succédant sans interruption au régime créé par la Société anglo-sicilienne qui était arrivée à réaliser un Syndicat réunissant les deux tiers des producteurs. La production de 1906 a été de 471.190 tonnes de soufre brut r en diminutionde 65.392 tonnes ou de 12p. 100 sur celle de 1905; l'exportation, qui a atteint 401.627 tonnes, est en baisse de 66.117 tonnes, ou de 14p. 100; les stocks sont estimés à507. 000 tonnes au moins, en augmentation de 78.000 tonnes ou 18 p. 100. La situation commerciale est, on le voit, franchement mauvaise. Sans doute la diminution des exportations pour la France tient à la crise viticole ; mais le marché des États-Unis qui, en 1905, avait pris encore 68.897 tonnes, n'en a plus reçu que 37.703; il est considéré désormais comme perdu. Les prix ont pu néanmoins être maintenus sensiblement, en 1906, à 92 francs la tonne en moyenne, au lieu de 93. Dans cette situation, dont les chiffres précédents montrent la gravité, il devient nécessaire de recourir à quelque mesure pour la modifier. Il faut arriver ou à réduire l'extraction ou à trouver des débouchés. fa réduction de l'extraction devrait être appliquée au prorata : il est à craindre qu'elle atteigne plus effectivement les grosses

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, . l'e^raction du soufre en Louisiane et le Syndicat des< souires de Sicile : Annales des mines, t. X, 1906, p. 599.