Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 171]

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LA CATASTROPHE DE COURRIÈRES

LA CATASTROPHE DE COURRIERES

fut terminé le 8 au matin, puis prolongé au Nord et au Sud par un pan de maçonnerie destiné à faire un raccordement bien étanche avec la paroi de la bowette. Dès la matinée du 7, on avait remarqué de la fumée dans la vieille voie de Cécile, située plus au Nord et remblayée jusqu'à 10 mètres de la bowette, ainsi que dans les écuries du Sud et du Nord. On fit un barrage de une brique et demie d'épaisseur (0 m ,36) en B 2 , puis un barrage B 3 d'une brique seulement à l'entrée de l'écurie du Sud, enfin un barrage B 4 à l'écurie du Nord. Comme des gaz d'anciens travaux, ou « puteux », se dégageaient à l'entrée d'une autre voie de Cécile située encore plus au Nord, on y commença, dans la nuit du 8 au 9, un barrage B 5 , en maçonnerie. Il fut fermé dès le 9, mais on continua jusqu'au moment de la catastrophe à lé raccorder avec la paroi de la bowette. Pendant ces travaux, les ouvriers furent incommodés, mais sans gravité, par les dégagements des fumées audessus des barrages B[, B 2 , B 3 et B 4 et des « puteux » audessus du barrage B-. On s'efforça, dès la découverte de l'incendie, de forcer l'aérage dans les bowettes de 280 pour en balayer les fumées. A cette fin, d'une part, au Sud, on mit une couverture dans le montage allant delà bowette 280 Sud à l'accrochage de 331 (fig. 2), de manière à forcer dans la bowette vers le puits le retour des dressants. D'autre part, au Nord, on établit une porte au Nord du bure des écuries de Sainte-Barbe pour isoler complètement de l'accrochage la voie de Julie, retour vers le n° 2. Les fumées ne pouvaient d'ailleurs gagner de ce côté, car elles auraient dû remonter le courant de 0 m3 ,930 de la bowette Nord.

les retours de Cécile au n° 4 étaient barrés à claire-voie, et devenaient l'objet d'une surveillance quotidienne. Il n'y fut constaté ni gaz ni odeur suspects. On a parlé du renvoi au jour d'un grand nombre d'ouvriers de la fosse n°3 que l'Ingénieur, M. Barrault, n'aurait pas voulu garder au fond en raison des dangers que leur faisait courir l'incendie. Il n'a pu être recueilli aucun témoignage précis affirmant un fait de cette nature. Le machiniste de nuit et le moulineur de jour ont affirmé, au contraire, qu'aucune remonte anormale de personnel n'avait eu lieu pendant les journées qui précédèrent la catastrophe.

Du côté du n° 4, de peur d'un entraînement de fumées par Cécile, on fit évacuer les tailles de Cécile plateure 326 Sud-Ouest et du crochon de cette veine. En môme temps,

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III. DESCRIPTION DES EFFETS DE LA CATASTROPHE. — RÉCIT DES TENTATIVES DE SAUVETAGE. — REMISE EN ÉTAT DES TRAVAUX.

D'après l'ensemble des témoignages, elle s'est produite entre six heures et demie et six heures trois quarts du matin. Nous allons faire successivement le récit de ce qui s'est passé à chacune des trois fosses. Fosse n° 3. — Au n° 3, M. Petitjean, ingénieur principal, qui remontait d'une tournée d'inspection aux barrages de 280, se trouvait seulement au pied de l'escalier du moulinage quand le moulineur le rappela en lui criant qu'une cage venait d'être mise aux molettes ; en se retournant à cet appel, M. Petitjean vit une fumée noire sortant déjà de la porte du moulinage. Il ne put y pénétrer de suite, tellement cette fumée était épaisse. Quand elle fut tombée, on put constater que la cage était