Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 163]

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Le ventilateur de la fosse était un Mortier de 2 m ,40 de diamètre et l m ,80 de largeur, tournant à 280 tours et sortant un volume d'air de 36 mètres cubes, sous une dépression de 130 millimètres. Nous ne parlerons pas des quartiers du Sud et de l'Est du n° 2, qui sont situés entre les n os 2 et 10 et n'ont pas été atteints par la catastrophe du 10 mars; nous ne décrirons que les quartiers de l'Ouest, formant chacun une communication distincte avec le n° 3, qui ont seuls été intéressés par l'explosion. Le personnel du fond du n° 2 était de 517 hommes au poste du matin; sur ce total, 310 environ étaient occupés dans les trois quartiers sinistrés. Ces quartiers de l'Ouest sont au nombre de trois, Julie à 306, Sainte-Barbe à un niveau intermédiaire entre 306 et 340, et Joséphine à 340. Le quartier de Julie à 306 présentait 24 tailles en activité avec un personnel de 116 hommes. Il était aéré par deux courants, l'un de 4 m3 , 480 venu du n° 3, et l'autre de l m 3 ,910 venu du n° 10 par la bowette 306. Les deux courants réunis remontaient par des bures à 237 mètres, puis à 213 mètres, et sortaient par le puits n° 2, à l'exception d'une dérivation peu importante servant à aérer la communication entre les fosses 2 et 6-14, à 213 mètres. Sainte-Barbe était relié aux bowettes 306 et 340 par un bure, dit Bourlard. On n'exploitait plus là qu'un quartier peu étendu, voisin du bure Bourlard, et comprenant sept tailles avec un personnel de 28 hommes. L'air (2 m3 , 200) venait du n° 3 à 303 mètres par une longue communication conservée dans les anciens travaux de Sainte-Barbe, et redescendait par le bure Bourlard à la bowette de 340 mètres. A 3i0 mètres, le grand quartier de Joséphine, limité au Nord-Est par la faille Connétable, était surtout en traçages et en préparation, exception faite pour quelques

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•dépilages situés à son extrémité Nord. Un personnel de 134 hommes y était occupé. L'air arrivait principalement par le n° 3, les travaux de Joséphine des deux fosses communiquant largement entre eux ; le volume était de 6 m3 ,400 par seconde. Le courant descendu de Sainte-Barbe par le beurtia Bourlard rejoignait en haut des travaux de Joséphine 340 le courant venu du n° 3, et tous deux sortaient au n° 2 par l'accrochage 340. Fosse n° 3. — Le puits n° 3 a un diamètre intérieur de 4 mètres et une profondeur de 360 mètres. Il est cuvelé en bois jusqu'à une profondeur de 97 m ,07. Les accrochages ont été faits aux niveaux suivants : 193, 209, 231, 254, 280, 303, 326 mètres; les trois derniers, 280, 303, 326, étaient seuls en activité. L'étage de 280 ne servait plus que pour l'aérage; l'extraction se faisait uniquement à 326. L'extraction en 1905 a été de 275.838 tonnes ; 482 ouvriers étaient occupés au poste du matin. Le puits était divisé en trois compartiments. Le compartiment Ouest, qui descendait jusqu'à 209 mètres, ne servait plus à rien ; le compartiment du milieu était celui des cages. Le compartiment Est servaitde goyot d aérage, il descendait seulement jusqu'àl'accrochage de 193 mètres, où l'air montait par une série de montages et de bures voisins du puits; sur le goyot tirait un ventilateur Guibal de 7 mètres de diamètre et l m ,750 de largeur, tournant à 60 tours, et sortant un volume de 7 mètres cubes, sous une dépression de 35 millimètres. . Les travaux du n" 3, bien qu'un nombre restreint de veines y fussent exploitées, sont assez compliqués en raison" des accidents et changements de pente qui séparent l'exploitation d'une même veine en de nombreux quartiers. Au Nord du puits, les veines sont affectées par deux failles dirigées à peu près au Nord-Ouest : la faille de la