Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 59]

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DANGERS PRÉSENTÉS PAR LES LAMPES DE SÛRETÉ

Lohmann (*), ces ingénieurs n'ont obtenu d'inflammation au dehors, dans les mélanges explosifs de grisou au repos, qu'avec les lampes à simple tamis sans cuirasse munies de rallumeurs à amorces fulminantes Seippel ; avec cui- . rasse, ils n'ont pas obtenu d'inflammation au dehors. Sans ou avec cuirasse, ils n'en ont pas obtenu avec les rallumeurs Wolf par friction de bandes paraffinées à pastilles de phosphore blanc. Bien que la sécurité fût donc moindre avec les amorces fulminantes Seippel qu'avec les pastilles de phosphore blanc, les deux systèmes furent admis en Allemagne, les amorces fulminantes donnant un rallumage plus efficace et encrassant moins les lampes que les bandes paraffinées, et cet avantage paraissant compenser le degré moindre de sécurité. Les essais faits en Westphalie par le Bergassessor Fahndrich, de 1899 à 1901 (■**), ont confirmé ces résultats : . passage de flamme au rallumage (1 à 3 p. 100, suivant les types) par amorces fulminantes avec les lampes à simple tamis sans cuirasse, et pas de passage avec les lampes à double tamis sans cuirasse ; pas de passage avec les bandes paraffinées et les lampes à simple ou double tamis sans cuirasse. Les expériences faites en 1901 par la Commission française du Grisou, à l'occasion de demandes d'emploi dans les mines grisouteuses de lampes à essence avec rallumeurs de différents types, ont donné les mêmes résultats qu'en Westphalie (***) : avec les amorces fulminantes, passage une fois sur cinq à dix essais, suivant le type de lampe, avec un seul tamis sans cuirasse ; pas de (*) Zeitschrift fur das Berg-, Rûtten- und Salinen-Wesen, 1897, t. XLV. (**) Entwickelung der niederrheinischen-westfàlischen Steinkohlenbergbauen, t. VII. (***) Sur une nouvelle lampe de sûreté à essence système Wolf, rapport présenté à la Commission du Grisou par G. Chesneau (Annales des Mines, novembre 1901).

MUNIES DE RALLUMEURS

A

AMORCES FULMINANTES

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passage avec double tamis et cuirasse dans les mélanges explosifs au repos ou en vitesse. Avec les bandes paraffinées, aucun passage même avec simple tamis sans cuirasse. Dans ces conditions, les lampes à essence admises alors en France étant toutes à double tamis avec cuirasse (type Marsaut ou type Wolf à admission d'air par le bas), la Commission a cru pouvoir proposer l'autorisation du rallumage par amorces fulminantes, aussi bien que par amorces fusantes au phosphore blanc. Les études faites en 1904 en Belgique au siège d'expériences de Frameries, par MM. Watteyne et Stassart [Expériences sur les lampes de sûreté ; Annales des Mines de Belgique, t. IX, 1904), ont également porté exclusivement, comme leurs devancières, sur le danger de « l'effet Marsaut » par rallumage de la lampe dans une atmosphère grisouteuse, chargée ou non de poussières, avec des lampes neuves ou usagées, enfin dans le cas extrême où la toile de la lampe aurait été, avant que celle-ci ne s'éteignît, portée au rouge sous l'action d'un courant grisouteux, et où l'on aurait immédiatement, avant même que la toile ait cessé d'être rouge, fait fonctionner le rallumeur. Les essais ont été presque tous faits dans des mélanges en vitesse (minimum 1 mètre, maximum 15 mètres) ; en voici les résultats. Amorces fulminantes (rallumeurs à explosifs). — Avec un seul tamis sans cuirasse, il n'y a eu aucun passage sur 50 essais à la vitesse de 1 mètre; 4 passages sur 51 essais à la vitesse de 2 mètres, et 1 sur 92 à la vitesse de 3 mètres. — Avec double tamis sans cuirasse, à la vitesse de 3 mètres, sur 281 rallumages, 3 passages à travers les deux toiles, et 5 passages à travers le tamis intérieur seulement, ces 8 passages s'étant produits avec le tamis intérieur porté préalablement au rouge ; à la vitesse de 6 mètres, sur 222 rallumages, 2 passages à