Annales des Mines (1907, série 10, volume 12) [Image 58]

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DANGERS PRÉSENTÉS PAR LES LAMPES DE SURETE

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pareil que possède la Compagnie de Liévin, à des essais dans des mélanges explosifs d'air et de gaz d'éclairage au repos et en vitesse, auxquels elle a parfaitement résisté. L'attention du Service des Mines a alors été attirée, à la suite d'essais faits par M. Morin, ingénieur en chef des mines de Liévin, sur le danger provenant des particules qui se détachent des rallumeurs à amorces fulminantes, et M. Léon a constaté, soit défaut général de cette classe de rallumeurs, soit défaut spécial aux dernières livraisons faites par les fabricants étrangers, qu'en rallumant soixante ou soixante-cinq fois la lampe, inclinée comme on fait d'ordinaire, des parcelles non brûlées delà poudre fulminante se déposaient dans le barillet du rallumeur, sur le verre, sur les deux tamis et même sur les parois de la cuirasse. Chacun de ces dépôts, mis dans une capsule chauffée, a donné des étincelles courtes et vives, qui ont suffi à chaque coup pour enflammer le gaz d'un bec Bunsen. Dans d'autres essais, de la poudre fulminante frottée sur un double tamis a enflammé un bec Bunsen de l'autre côté du tamis. Sous réserve des résultats qu'on obtiendrait dans le grisou pur, ces premiers essais sont d'autant plus inquiétants qu'il y a environ 20.000 lampes à essence à rallumeurs par amorces fulminantes dans le bassin du Pas-de-Calais, et que de nombreuses commandes de lampes de ce type sont en cours. M. Léon pose en conséquence à l'Administration supérieure la question de savoir si l'on doit continuer à autoriser les rallumeurs à amorces fulminantes, concurremment avec les rallumeurs à pâte fusante au phosphore blanc, comme le font les Allemands, qui, tout en considérant les amorces à phosphore blanc comme plus sûres visà-vis du grisou, ont admis que, dans la pratique minière, les deux systèmes présentent des garanties équivalentes — ou, au contraire, si l'on doit n'autoriser, comme en

MUNIES DE RALLUMEURS A AMORCES FULMINANTES

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Belgique, que les rallumeurs à amorces en pâte de phosphore blanc collées sur une bande étroite de toile paraffinée.

OBSERVATIONS ET ÉTUDES DU RAPPORTEUR.

Le danger des particules détachées non brùlces iéi amorces des rallumeurs, mis en lumière par M. Morin, est un fait entièrement nouveau, qui avait complètement échappé jusqu'ici aux expérimentateurs : ceux-ci, ne soupçonnant même pas son existence, s'étaient exclusivement attachés à vérifier la possibilité de l'inflammation au dehors par rallumage delà lampe plongée clans une atmosphère explosive, danger signalé en 1883 par M. Marsaut dans ses expériences classiques sur les lampes placées dans- des cloches contenant des mélanges explosifs allumés à l'intérieur delà lampe par une étincelle électrique (*). Ce phénomène a été étudié à la même époque par MM. Mallard et Le Chatelier, qui en ont nettement précisé le mécanisme (**), et les essais qui ont été faits plus tard sur les rallumeurs par amorces n'ont eu d'autre but que de déterminer la probabilité de « l'effet Marsaut» par rallumage des lampes dans les atmosphères explosives de grisou ou de gaz d'éclairage : c'est bien ce qui résulte des publications faites jusqu'à ce jour sur les rallumeurs et que nous passerons tout d'abord brièvement en revue. Dans les premiers essais faits à notre connaissance d'une façon systématique sur les lampes à essence à rallumeurs, et exécutés à Neunkirchen par MM. Gerlach et

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