Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 319]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

630

NOTE

SUR

LE

MINERAI

DE

FER

SILURIEN

DE

BASSE-NORMANDIE

631

de la mine. Il y a donc pour le minerai de Saint-André deux transbordements et un roulage étendu. Les travaux de Saint-André ne se sont, en somme, développés que sur 40 mètres de hauteur et 1.600 mètres de longueur; il reste encore à explorer d'abord la partie riche de l'affleurement sur la continuation vers l'Est de la couche, qui jusqu'ici s'est montrée continue, puis l'avalpendage qui s'annonce déjà comme carbonaté à la galerie inférieure. La production de la mine de Saint-André a été, pendant les dernières années, de 20 à 25.000 tonnes. Elle s'est élevée à 27.971 tonnes en 1906.

Les travaux d'exploitation se sont donc étendus dans les zones riches, qui jusqu'ici semblent former le long de l'affleurement des festons plus ou moins profonds. Le premier feston a été exploré jusqu'à 35 mètres au-dessous du niveau de l'Orne, où son étendue est très réduite. Ces travaux de recherche en profondeur ont été abandonnés et envahis par l'eau. C'est le second feston, très riche, qui est maintenant activement exploité. Un plan incliné aboutissant au jour permet d'y accéder sans avoir à parcourir toute la longueur des voies de roulage depuis l'Orne. A son orifice au jour est installé un groupe électrogène avec moteur à pétrole, qui sert pour un treuil et une pompe électrique au fond.

May. — Le minerai de May a d'abord été exploité par découvert sur le flanc et au sommet de la colline qui

L'épuisement est peu considérable, et il sera facile, quand les parties riches voisines de l'affleurement seront épuisées, de rechercher s'il n'existe pas en profondeur d'autres lentilles riches hématisées ou carbonatées. L'exploitation de cette couche à 45° s'est faite d'abord par remblais. Une sole de 2 mètres était laissée le long de la voie de roulage inférieure pour tenir le remblai sur lequel les ouvriers travaillaient. Le remblai, pris dans des carrières de la surface, entrait dans la mine par une trouée à l'étage supérieur. En quelques points où le toit était très bon, on s'est passé de remblai ; le minerai pris par tailles montantes de 4 mètres s'accumulait sous les pieds des ouvriers et s'écoulait de temps en temps parles cheminées dans la voie inférieure. Dans les parties actuellement exploitées, où le toit n'est pas solide et où la couche est inclinée à 70°, on a repris le remblayage ; mais, profitant du peu de consistance des épontes, on prend les terres nécessaires par de courts travers-bancs poussés aux places les plus favorables dans le mur ou le toit. Le minerai de May sort au jour au bord de l'Orne, qu'il traverse par un câble ; il est déversé par une trémie dans les wagons de l'Ouest.

FIG.

6.

domine l'Orne et où il affleure. Une concession fut instituée en 1895. Le gisement a été reconnu par des galeries d'allongement distantes verticalement de 15 à 20 mètres, qui se sont développées inégalement (fig. 6). La galerie principale de roulage, qui débouche à quelques mètres au-dessus de l'Orne, a en effet buté assez vite contre une zône siliceuse étendue et a été arrêtée, tandis que la galerie située au dessus se prolongeait dans des régions toujours suffisamment minéralisées et a retrouvé, à quelque 2.000 mètres de l'Orne, une région riche qui s'étend en aval-pendage.