Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 273]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

538

LES CHEMINS DE FER AMERICAINS

MATÉRIEL ET TRACTION

de l'appareil; l'autre correspond aux frais occasionnés par les pompes (main-d'œuvre et force motrice) nécessaires soit pour amener l'eau à l'épurateur, soit pour la faire passer d'un appareil à l'autre (dans les épurateurs intermittents notamment) ; ce dernier élément dépend donc non seulement du type de l'appareil, mais aussi, dans une large mesure, des conditions de la prise d'eau (source, rivière, puits artésien, etc.). Les frais de traitement seuls seraient en général de 2 à 4 centimes par mètre cube d'eau, et .s'élèveraient exceptionnellement à 10 ou même 15 centimes par mètre cube pour des eaux très mauvaises ou des installations défectueuses ; ces chiffres sont extraits d'un rapport présenté auCongrès de 1906 del' American Engineering and Maintenance of Way Association, donnant les résultats obtenus sur une trentaine de réseaux, et correspondant par conséquent à des types d'appareils très divers et à des eaux de nature très différente. Sur le réseau du Pittsburgh and Lake Erie R.R., possédant 10 épurateurs ayant traité ensemble 2.360.000 mètres cubes d'eau en 1905 (pour un développement de 306 kilomètres de lignes seulement), on a obtenu les chiffres suivants: frais de traitement de l'eau: 2,2 centimes par mètre cube (de 1,5 à 5,3 centimes suivant les cas), — frais des pompes: 2,8 centimes par mètre cube (de 0,8 à 9,6 centimes suivant les cas), — prix de revient total du mètre cube d'eau épurée : 5 centimes (2,3 à 15 centimes suivant les cas) ; ces chiffres ne tiennent pas compte des intérêts du capital et de l'amortissement des installations.

tionnement est suivi de près, les résultats obtenus ont été très satisfaisants.

Des déclarations faites par génieurs au Congrès de 1906 Association, il ressort que, sur tallation des épurateurs a été

un grand nombre d'inde la Master Mechanics tous les réseaux où l'inssoignée et oii leur fonc-

539

Le nombre des détresses dues à des fuites à la tubulure ou aux entretoises a été réduit de plus de 80 p. 100 dans la plupart des cas, et parfois même ces détresses ont été pratiquement supprimées. En dehors de cette amélioration apportée à la régularité du service, l'épuration des eaux procure de grandes économies dans les frais d'entretien des chaudières : d'une part, la durée moyenne d'une tubulure serait doublée, et celle des tôles de foyer augmentée dans une forte proportion ; d'autre part, en raison de la réduction effectuée sur le nombre des avaries de chaudières, on a pu diminuer de 20 à 40 p. 100 (suivant les cas) le personnel spécialement affecté à l'entretien des chaudières dans les dépôts. Il faut, de plus, tenir compte de ce que les machines, étant moins longtemps et moins fréquemment immobilisées pour réparations, peuvent fournir des parcours mensuels plus élevés, ce qui permet de réaliser des économies de matériel. L'épuration chimique des eaux présente cependant un inconvénient assez grave : c'est le danger des entraînements d'eau dus à la présence d'une quantité importante de sels alcalins dissous, substitués par l'épuration aux sels de chaux et de magnésie. On ne peut remédier à cet inconvénient qu'en s'astreignant à changer fréquemment l'eau de la chaudière. De plus, la simple vidange nécessitée par ce changement d'eau est insuffisante pour débarrasser la chaudière des dépôts boueux qui se forment même avec les eaux les mieux épurées : il est donc nécessaire de procéder néanmoins à des lavages soignés, d'ailleurs moins fréquent que pour les machines utilisant des eaux non traitées. C'est ainsi qu'au dépôt de Mac Kees Rocks, on change l'eau tous les deux jours pour les machines à voyageurs, et tous les trois jours pour les machines à marchandises, tout en effectuant néanmoins.