Annales des Mines (1907, série 10, volume 11) [Image 272]

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LES CHEMINS DE FER AMÉRICAINS

rateurs du réseau. Pour l'essai d'eau impure, il détermine: 1° la « dureté totale », ou degré hydrotimétrique, au moyen d'une solution alcoolique de savon, — et 2° la « dureté temporaire », correspondant seulement aux carbonates et bicarbonates, au moyen d'une solution titrée d'acide chlorhydrique, avec le méthyl-orange comme indicateur; — 3 P la « dureté permanente », correspondant aux sulfates, est donnée parla différence des deux chiffres précédents. Le tableau des charges fixe les additions de chaux en fonction de la « dureté temporaire » et les additions de carbonate de soude en fonction de la « dureté permanente » ; le chimiste peut donc donner immédiatement des instructions à l'ouvrier chargé de l'épurateur pour modifier aussitôt le traitement si cela est nécessaire. Pour l'eau épurée, le chimiste détermine comme précédemment les trois duretés au moyen de deux analyses ; puis il examine si une addition d'azotate d'argent produit une coloration brune, ce qui indique un excès de chaux libre, auquel cas il dose cette chaux au moyen de sa solution chlorhydrique, avec la phénolphtaléine comme indicateur: le chimiste ambulant doit donc posséder deux solutions titrées et trois réactifs qualitatifs. Il envoie ses résultats d'analyses au laboratoire central, en indiquant les modifications de traitement qu'il a prescrites ; l'exactitude de ses essais est contrôlée au moyen d'analyses effectuées tous les mois ou tous les quinze jours par l'ingénieur du bureau d'essais, sur des échantillons prélevés dans chaque épurateur ; d'après ces analyses, l'ingénieur décide des modifications à apporter aux tableaux des charges. Au Pittsburgh and Lake Erie B.R., chaque ouvrier chargé d'un épurateur reçoit une instruction chimique suffisante pour pouvoir effectuer lui-même tous les deux jours les analyses rapides de l'eau avant et après traitement, d'après une méthode un peu plus compliquée que la précé-

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MATÉRIEL ET TRACTION

dente, en raison de la composition plus complexe de l'eau. Un tableau drossé spécialement pour chaque installation par l'ingénieur du bureau d'essais permet à l'ouvrier de déterminer les charges à introduire dans l'épurateur en fonction des résultats de ces analyses rapides. A la fin de chaque semaine, l'ouvrier envoie au laboratoire central les résultats de ses analyses, le compte rendu du traitement, et des échantillons qui sont analysés au laboratoire pour contrôler les indications fournies. Cette organisation fonctionne d'une façon remarquable : dans des régions où l'eau varie avec une très grande rapidité, la composition à la sortie de l'épurateur reste 'sensiblement constante, ce qui prouve que lesprocédés d'analyse rapide sont suffisamment précis, et que les ouvriers transformés en.chimistes font un usage très satisfaisant des tableaux des charges. La plupart du temps, les ouvriers sont capables de faire convenablement les analyses rapides après un apprentissage de quelques jours seulement. En rapprochant, des résultats obtenus au laboratoire central, les feuilles d'anahyses fournies par les ouvriers chargés des épurateurs depuis quelques mois, nous avons constaté que les différences n'étaient souvent que de 4 ou 5 p. 100, et n'atteignaient que rarement 10 p. 100; la précision est donc largement suffisante pour des essais de cette nature. Les frais de premier établissement des installations sont très variables suivant le type de l'appareil et son débit ; d'après certains ingénieurs, un épurateur capable de traiter 2.000 mètres cubes par jour coûterait de 30.000 à •50.000 francs suivant le type adopté et les conditions d'établissement. Pour évaluer le prix de revient de l'eau épurée, il convient de distinguer deux éléments : l'un correspond au traitement proprement dit (main-d'œuvre et produits chimiques) et dépend de la composition de l'eau et du type Tome XI, 1907.

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