Annales des Mines (1906, série 10, volume 10) [Image 89]

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LES EXPÉRIENCES DE GELSENKIRCHEN-BISMARCK

seront enveloppés de manière à ce qu'il n'y ait pas danger d'enflammer le gaz, mais il ne dit pas comment on peut y arriver (*). Ce qui ressort de plus net de toutes les expériences faites jusqu'ici, c'est l'innocuité à peu près complète des fils incandescents, et, par contre, le danger à peu près général de l'étincelle électrique, sauf pour de très faibles intensités ou de très faibles self-inductions. Si, dans certaines circonstances très spéciales, on peut réaliser suivant cet ordre d'idées des dispositifs électriques de sécurité, il semble que, dans la plupart des cas, l'on reste exposé à des surprises, et qu'il faille compter avec la possibilité d'étincelles dangereuses, surtout dans les mines, à cause de la facilité moins grande de la surveillance et des causes spéciales de dégradation ou d'encrassement des appareils. Aussi, malgré ses avantages manifestes, l'électricité a-t-elle été jusqu'ici complètement bannie des travaux grisouteux. Cependant, dans ces dernières années, M. l'assesseur des Mines Baum, délégué de l'Association pour les intérêts miniers du district de Dortmund (Westphalie), pensa que l'on devait pouvoir réaliser des moteurs et des appareils munis de dispositifs protecteurs empêchant une étincelle de provoquer une explosion du milieu extérieur ; la Caisse des Charbonnages Westphaliens, qui disposait de la galerie d'essais de Gelsenkirchen-Bismarck, résolut de procéder dans ce sens à des expériences, qui furent entreprises avec la coopération des principales compagnies d'électricité allemandes et sous la direction de M. l'assesseur des mines Beyling, en 1903. Les expériences poursuivies de 1903 à 1905, avec une (*) Travaux de la Commission anglaise de l'électricité (Leproux, Annales des mines, 1904).

SUR LES MOTEURS ET L'APPAREILLAGE ÉLECTRIQUES

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vraie ténacité et une remarquable méthode, malgré les très nombreux déboires auxquels elles donnèrent lieu, ont enfin abouti à fixer des règles générales pour la protection des moteurs et de l'appareillage : il n'y manque plus que la sanction de la pratique, c'est-à-dire la réalisation par les constructeurs d'appareils courants satisfaisant à ces règles, qui n'ont encore été vérifiées que sur quelques unités spécialement construites en vue des essais. Les maisons allemandes entrent dès maintenant dans cette voie pour le compte de diverses houillères westphaliennes. C'est autant pour permettre à nos industriels de tirer aussi parti de ces expériences que pour faire connaître en France les beaux résultats auxquels elles ont conduit, et qui sont de nature à influer sur la réglementation encore imprécise de ces matières, que nous avons cru utile de résumer ici le compte rendu très détaillé que vient d'en donner M. Beyling (*). Description de la galerie d'essais. — La station d'essais de Gelsenkirchen-Bismarck, où les expériences ont été faites, est une fondation de la Caisse des Charbonnages "westphaliens. Située sur le siège III /I V de la mine Consolidation, elle comprend essentiellement un captage de grisou naturel et une galerie d'essais. Ce grisou a une teneur un peu variable en méthane ; une analyse faite en 1905 a donné 69,7 0/0 de méthane, 1,6 0/0 d'acide carbonique, 18,8 0/0 d'azote et le reste d'air. On le purifie de la majeure partie de son acide carbonique avant d'en faire usage. (*) Versuche zwecks Erprobung der Schlagweltersicherheit besonders geschiltzer elektrischer Motoren und Apparate, sowie zur Ermittlung geeigneter Schutzvorrichtungen fur solche Belriebsmitlel. Ausgefiihrt Wf der berggewerkschaftlichen Versuchstreclce in Gelsenkirchen-Bismark, von Bergassessor Beyling (Gliiclcauf, 1906, n°' 1-13, et tirage à part, Essen-Ruhr, 1906). — Nous remercions l'auteur et l'éditeur, qui °ût bien voulu nous prêter les clichés de cette publication pour le présent travail.