Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 210]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

414

EXPÉRIENCES DE FRAMERIES RÉSUI.TATS OBTENUS AVEC LES EXPLOSIFS DE SÛRETÉ

tateurs belges se soient ainsi écartés de parti pris des conditions de la pratique où l'on s'efforce de remplir aussi exactement que possible le trou de mines par l'explosif. Ils annoncent, il est vrai (p. 44 du Rapport), leur intention de placer dans des expériences ultérieures la charge dans une gaine en ciment, « de façon à se rapprocher plus encore des conditions de la pratique » ; peut-être eût-il mieux valu s'abstenir provisoirement de faire une classification aussi catégorique que celle de la Circulaire belge du 31 janvier 1905. Ces détonations incomplètes nous semblent être la cause des résultats absolument contracditoires obtenus à Frameries avec la fractorite ainsi constituée : p. 100.

Nitrate d'ammoniaque Colophane Dextrine Bichromate de potasse

90 4 4 2

Sans bourrage, la charge-limite a été si faible qu'elle n'a pu être déterminée ; elle est, en tout cas, inférieure à 30 grammes : avec bourrage, la charge-limite a atteint 400 grammes. Il nous parait extrêmement probable que, sans bourrage, cet explosif a donné lieu à une détonation très partielle dégénérant en décomposition fusante du nitrate d'ammoniaque qui a enflammé la colophane, et la combustion de ce corps résineux a enflammé le grisou. Avec bourrage, la fractorite s'est comportée comme un explosif très sûr, parce qu'elle adonné, dans tous les essais, la décomposition explosive. Le même fait a pu se produire avec les Faviér II et IV, dont les charges-limites ont passé de 50 grammes sans bourrage à 500 et 450 grammes avec bourrage de 10 centimètres de sable. Les résultats obtenus avec bourrage, à Frameries. avec tous les explosifs au nitrate d'ammoniaque à basse tem-

415

pérature de détonation, sont en définitive fort rassurants pour la pratique actuelle des mines françaises. En somme, les expériences de Frameries, comme celles, plus anciennes, mais semblables, de Gelsenkirchen, ont accru la liste des explosifs de sûreté, mais n'autorisent pas à penser que certains des mélanges préconisés par la Commission française doivent être rayés de la liste des explosifs de sûreté. Il convient , d'ailleurs, de rappeler ici que la Commission française avait obtenu, elle aussi T de bons résultats avec des mélanges analogues aux produits complexes figurant dans la liste belge. Si l'on se repoPte au paragraphe III du Rapport de Mallard (p. 223), on voit que la Carbonite II, la Kohlencarbonite et le Sécurophore III de la liste belge, où la matière explosive est la nitroglycérine et le corps abaissant la température de détonation de la farine de blé ou de seigle, sont comparables au mélange de dynamite et de poussière .de houille essayé, avec succès par la Commission française; le Favier II bis belge procède du même principe que les mélanges de dynamite et de chlorhydrate d'ammoniaque qui ont donné de bons résultats à la Commission française; enfin, celle-ci a -obtenu également des essais favorables par addition de sels hydratés : carbonate de soude, sulfate de soude ou alun ammoniacal, àla dynamite, mélanges analogues à ceux de la grisoutine, de la dynamite antigrisouteuse V et de la grisoutine II de la liste belge. Si la Commission française n'a pas cru devoir recommander ces mélanges, c'est que : 1° Pour les sels hydratés, elle a craint que leur eftlorescence ne modifie à la longue la composition de l'explosif; 2° Que, pour les sels hydratés ainsi que pour les mélanges au chlorhydrate d'ammoniaque, elle a eu des raisons d ordre expérimental de croire que la décomposition de ces produits additionnels était très incomplète pendan Tome VIII, 1905.

28