Annales des Mines (1905, série 10, volume 8) [Image 16]

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NOTES SUR LES ÉCOLES D'iNGÉNIEURS

sortants de l'École Polytechnique. Comme il n'existe en Belgique, ni d'ailleurs en Allemagne, rien qui corresponde à nos classes de mathématiques spéciales ou à nos classes préparatoires, institution précieuse dont le développement est le résultat le plus heureux de notre système de concours d'admission, les deux années d'études des Candidats ingénieurs belges sont à mettre en parallèle chez nous, non avec deux ans d'Ecole Polytechnique, mais avec quatre ans d'études mathématiques, physiques et chimiques. Le second cycle d'études de la Faculté des Sciences conduit en deux années au « grade scientifique de candidat ingénieur des Arts et Manufactures » et donne accès, dans les mêmes conditions que le cycle précédent, it la section des Arts et Manufactures de la Faculté technique. La préparation mathématique y est moins développée, les études chimiques davantage. La Faculté des Sciences délivre enfin, à la suite d'études d'une année où n'intervient pas la Faculté technique, le diplôme conférant le « grade scientifique d'ingénieur géologue ». Ces études sont ouvertes soit aux ingénieurs déjà munis d'un diplôme académique ou scientifique, soit aux ingénieurs étrangers. Elles ont donc le caractère d'études complémentaires. Cette intéressante innovation, qui date de 1900, paraît répondre à un besoin réel, car plusieurs ingénieurs se sont déjà munis de ce diplôme. Elle a été récemment imitée à Mons. Dans le même ordre d'idées, signalons que les ingénieurs sortant de la Faculté technique peuvent acquérir, moyennant une année d'études complémentaires à la Faculté de Droit, le diplôme de « licencié en sciences commerciales et consulaires ». Ce système d'études complémentaires facultatives, inauguré à la Faculté technique même par l'institution, bien connue en France, du cycle d'une année d'études complémentaires d'électricité à l'Ins-

POUR LES MISES ET LA METALLURGIE

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titut Montefiore, paraît devoir se développer de plus en plus. C'est un excellent correctif à l'uniformité des programmes d'études et, nous semble-t-il, la forme laplussage que l'on puisse donner à l'application du principe de la liberté d'apprendre, poussé jusqu'à un excès dangereux en Allemagne, mais peut-être aussi trop méconnu dans les écoles techniques françaises. On verra que les écoles autrichiennes ont adopté depuis longtemps un système analogue. La Faculté technique reçoit les étudiants munis de l'un des diplômes de candidat ingénieur d'une Université belge ou accessoirement, en vue des seuls grades scientifiques, les Belges ou étrangers justifiant avoir fait des études correspondantes. Elle leur offre cinq cycles d'études principaux, aboutissant à six sortes de diplômes d'ingénieur. De plus, une série de diplômes correspondent à des études complémentaires. Les étudiants sont ainsi spécialisés en six sections, dont cinq ayant des études différentes : 1° Les aspirants au « grade légal ou académique d'ingénieur civil des Mines » (munis du grade académique de candidat ingénieur). Leurs études, sauf le cas de redoublement d'années, durent trois ans. L'insuccès à l'un des examens de fin d'année nécessite le redoublement de l'année correspondante. Il en est de même dans les autres sections. 2° Les aspirants au « grade scientifique d'ingénieur des Mines » (munis du grade scientifique de candidat ingénieur). Les études sont les mêmes que pour la catégorie précédente. 3° Les aspirants au « grade scientifique d'ingénieur mécanicien » (munis du même diplôme). Leurs études durent deux ans. 4° Les aspirants au « grade scientifique d'ingénieur électricien» (munis du même diplôme). Leurs études sont aussi de deux ans.