Annales des Mines (1905, série 10, volume 7) [Image 44]

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NOTE SUR LA RECONNAISSANCE D'UN NIVEAU AQUIFERE

Dès cette époque M. Rolland indiquait clairement le rôle capital des couches crétacées dans l'hydrologie souterraine de la bordure saharienne. Après avoir examiné les apports possibles d'eau par la circulation superficielle des eaux pluviales, il ajoutait (*) : « Mais tous ces rapports réunis semblent insuffisants à « l'alimentation du grand bassin considéré. Le reste des « eaux artésiennes, la majeure partie selon moi, doit pro% <( venir des nappes aquifères circulant dans les couches « crétacées qui forment la cuvette sous-jacente. Ces « nappes ont leur origine aux affleurements des couches (( perméables dans le massif montagneux du Nord, où il <( tombe chaque année de grandes quantités de pluie... » Terrain carboniférien. — C'est en 1883 que Lenz signalait pour la première fois l'existence du carboniférien au Sud du Maroc (**). L'installation de nos postes dans la vallée de la Zousfana permettait à M. Ficheur, en 1890, de démontrer l'existence de ce même terrain à Igli et à Taghit au Sud de Figuig (***'). Dans la même année, au cours de sa belle mission scientifique auTidikelt, M. Flamand reconnaissait le contact entre le carboniférien et le crétacé dans la coupure Nord-Sud d'In Rar. M. Foureau, dans son Rapport de mission au Sahara (octobre 1893 à mars 1894), recueillait des fossiles carbonifériens abondants dans l'erg d'Issaouan et sur le plateau d'Éguélé ; enfin, cette année même, en 1904, M. Gautier en rapportait du Touat et du Gourara (****), établissant ainsi la con-

{*)Loc. cit., p. 166. (**)Stache, Comptes Rendus de V Académie des Sciences de Vienne, 1883. (***) Ficheur, Note sur le terrain carboniférien de la région d'Igli (Bulletin de la Société géologique de France, 3 e série, t. XXVIII, p. 91o, année 1900). (****) Le Mouidir A/met, par E.-F. Gautier {La Géographie, t. X. fascicules 1 et 2 ; 1904).

DANS LE SUD-ORANAIS ET DANS LE SUD-MAROCAIN

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tinuité d'une vaste bande carboniférienne qui atteint, au Nord des escarpements du massif dévonien du Mouidir, jusqu'à 200 kilomètres de largeur. Ainsi que le fait très justement remarquer ce géologue, « la continuité du car« boniférien est fréquemment dissimulée sous une couver« ture de terrains plus récents, depuis le crétacé jusqu'au « quaternaire et aux dunes de l'erg. Cette couverture « arrête notre curiosité au point le plus intéressant, au « moment où, d'après l'ordre naturel de succession et les « indications de la stratigraphie, nous pourrions attendre « du carboniférien qu'il cède la place au houiller ». M. Armand Thévenin vient de présenter une Note à la Société géologique de France ( ) relative aux fossiles carbonifériens recueillis entre l'Oued Zousfana et l'Oued Guir, au Nord d'Igli, dans le massif montagneux du Djébel Béchar. Ces fossiles, recueillis par M. le Lieutenant Poirmeur, du 1 er étranger, peuvent être vus au laboratoire de paléontologie du Muséum. Leur étude a permis de fixer le niveau dont ils proviennent et d'y .reconnaître la faune du Dinantien inférieur et moyen : elle diffère de la faune carbonifère décrite par Stache et trouvée par Lenz au Maroc ; mais elle est de même âge que les espèces provenant du Tidiket et étudiées par M. Flamand. Le substratum parait formé par des schistes verdâtres à clyménies, terrain imperméable. Le paléozoïque est recouvert, en discordance, par le cénomanien à Exogyra flabellata. On voit que rien jusqu'à présent ne permet de prévoir que le carboniférien soit, dans cette région, accompagné de dépôts houillers ; mais il n'existe pas non plus d'indication contraire : la question reste ouverte. Jurassique. — Ces considérations sont d'autant plus ,,(*) Séance du 3 décembre 1904. Tome VII, 1905.

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