Annales des Mines (1904, série 10, volume 6) [Image 302]

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seur n'était plus, sur presque toute la longueur, que de 1 à 3 mm. Ce n'est pas tout. Une réparation de fortune, des plus vicieuses, avait été faite au bas du corps cylindrique, pour aveugler des fuites en pleine tôle. On avait, par le trou de lavage de la plaque tubulaire de boîte à fumée, introduit un placard de tôle qu'on avait posé à l'intérieur sur la partie malade ; une contre-plaque avait été disposée en regard, à l'extérieur, et les deux pièces avaient été" serrées par trois boulons contre la tôle du corps cylindrique, dont elles étaient séparées par du caoutchouc pour obtenir l'étanchéité. Malgré de si bonnes raisons de sauter sous la pression ordinaire du fonctionnement, il se pourrait d'ailleurs qu'il y ait eu finalement, pour provoquer la rupture, un excès de pression. Il semble que l'aiguille du manomètre ait été sur le chiffre 8, alors que le timbre était de 6 kg. Accident du 28 juin 1901 à Lùçon. — C'est un autre cas de corrosion profonde dans les parties basses d'un corps de chaudière horizontal qui a donné lieu à l'accident survenu en 1901 à Luçon (Vendée). Ce corps, qui mesurait 80 cm de diamètre et 1,90 m de longueur, était formé de deux viroles. Celle d'arrière s'est déchirée suivant sa génératrice inférieure et déroulée à la faveur de déchirures transversales de la tôle; en même temps il s'est produit, dans l'autre virole, une déchirure latérale d'une longueur de 40 cm. Accident du 16 août 1889 à Beaupréau. — En 1889, à Beaupréau (Maine-et-Loire), le chauffeur d'une locomobile horizontale à retour de flamme a été tué par suite de l'ouverture d'une vaste brèche au bas du corps cylindrique : il y avait là un trou de lavage fermé par un tampon autoclave, dans le voisinage duquel la tôle se trouvait réduite par la corrosion à la moitié de son épaisseur primitive; un excès de pression est intervenu en outre,

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les soupapes ayant été surchargées par un allongement des bras de levier. Affaiblissement de l'enveloppe du foyer. — Accident du 19 juillet 1902 à Saint-Hilaire-le-Voiûiis. — Souvent, dans les chaudières à flamme directe, c'est l'enveloppe du foyer qu'on laisse affaiblir par les corrosions et qui finit par céder, avec ou sans influence d'un excès de pression final. Citons, par exemple, l'accident du 19 juillet 1902 à Saint-Hilaire-le-Vouhis (Vendée) ; un ouvrier a été tué et le cultivateur chez qui avait lieu le battage a été grièvement brûlé. La locomobile, timbrée à 7 kg, datait de 1881. Elle était de la forme \-. L'enveloppe du foyer était un cylindre vertical de 60 cm de diamètre, en tôle de 6 mm d'épaisseur primitive. L'acci^ dent a consisté dans l'ouverture d'une brèche au bas de cette enveloppe. Il y avait, à petite distance au-dessus de la semelle circulaire inférieure, trois ouvertures de nettoyage fermées par des tampons autoclaves : deux de ces ouvertures étaient symétriquement disposées à droite et à gauche du gueulard ; la troisième était à peu près diamétralement opposée à l'une des deux premières. Qu'on imagine maintenant deux lignes horizontales tangentes aux trois ellipses de ces ouvertures et s'étendant chacune à peu près sur une demi-circonférence de l'enveloppe ; c'est suivant ces deux lignes que la tôle s'est déchirée, de sorte que deux lambeaux ont été détachés et projetés. Il est manifeste que l'amincissement de la tôle par corrosion intérieure, le long de la ligne de déchirure inférieure, a été la cause essentielle de cette explosion. On a relevé, le long de cette ligne, des épaisseurs extrêmement réduites : 1 mm ou 1,5 mm sur plusieurs points. Accident du 4 août 1902 à Gémigny. — L'explosion du 4 août suivant, à Gémigny- (Loiret), rentre dans la même classe. L'appareil était d'âge inconnu. L'enveloppe