Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 313]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA

NOUVELLE-CALEDONIE

prennent des couleurs particulièrement vives dans les tons roses et violacés ; mais ces bancs contiennent, au voisinage du charbon, des grès houillers grisâtres légèrement micacés et des schistes argileux gris, également un peu micacés, avec débris végétaux informes ; l'allure de ces bancs est très irrégulière; leur direction passe, sur quelques centaines de mètres de distance, du Nord-Sud à l'Est-Ouest ; le pendage est également irrégulier, mais généralement raide. Nous n'avons, comme nous l'avons dit, pu constater la présence du charbon qu'en un seul point ; il y présente une direction Est-Ouest avec un pendage raide que nous n'avons pu définir exactement, le charbon étant plutôt en boules qu'en couche; il repose sur un mur dé grès et sous un toit de schistes argileux ; il est très friable. Nous avons pu néanmoins, avec quelques coups de pic, en détacher des morceaux sains que nous avons fait analyser à l'École des Mines de Saint-Etienne; ils contenaient : Humidité Matières volatiles Carbone fixe Cendres Proportion de matières volatiles p. 100 de charbon pur

1,26 12,06 76,86 9,82 14,70

Ce charbon est donc maigre ; les autres analyses qui en ont été données ("Voir le tableau des pages 630-631) le feraient plutôt classer dans les houilles anthraciteuses. Comme on le voit, le charbon dubassin de Voh n'a été que signalé; il n'a été l'objet d'aucune étude et, tout en constatant qu'au point où il a été reconnu les terrains paraissent peu réguliers, nous pouvons dire que nous ignorons tout ce qui serait de nature à permettre de porter un jugement quelconque sur la valeur industrielle du gisement.

LES

GISEMENTS HOUILLERS

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Pour ce qui est des autres bassins houillers, c'est-àdire ceux de Gatope, Pouembout, Muéo et Poya, figurés par M. Pelatan sur sa carte avec des dimensions parfois exagérées, que nous avons reproduites faute de pouvoir assigner un contour exact àces bassins, nous avons eupersonnellement l'occasion de relever la présence des formations houillères caractéristiques dans ceux de Pouembout et de Poya; nous devons également signaler la présence de ces formations non loin de Koumac au Nord du massif serpentineux du Kaala, où elles forment des collines au pied des escarpements calcaires qui s'alignent N.O. -S. E. à partir de la corne de Koumac. Quant au charbon, sa présence n'a été signalée à notre connaissance que dans le bassin de Poya, au pied du mont Katépoinda, par M. Porte, qui, au cours de sa mission de 1888, déclare (*) avoir exploré d'abord sans succès la plaine de Poya, et avoir été plus heureux en tournant le grand massif situé au Nord et au Nord-Est de Muéo et désigné par les Canaques sous le nom de Manéouendi (Pic Poya, Mont Graunda, etMontBoulindadescartes actuelles), en remontant la rivière de Népoui jusqu'à Oua-Té, et en franchissant le col qùi sépare ce point des sources de la Ponerihouen (branche désignée sur les cartes actuelles sous le nom de Nounin); c'est sur le flanc du Mont Panétoui (sans doute un des contreforts orientaux du Katépoinda) qu'il a trouvé, au milieu de grès et schistes, un affleurement de charbon gras (Voir le tableau des analyses, p. 630-631). Ajoutons qu'on nous a déclaré, mais sans que nous ayons pu en aucune façon le vérifier, que du charbon a été trouvé dans la vallée du ruisseau de Nérin, affluent de la Poya, en un point qui est d'ailleurs en dehors du bassin houiller tel que le délimite M. Pelatan. (*) Loc. cit., p. 35 et 36.