Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 312]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE LES GISEMENTS HOUILLERS

qualité du charbon qu'il contient. Nous devons cependant ajouter que, situé au fond de la vallée très encaissée d'une rivière non navigable, il ne se trouve pas dans des conditions favorables au point de vue de l'évacuation des produits qu'on en extrairait éventuellement. Telles sont les données que nous avons pu recueillir sur le bassin houiller de Moindou; elles sont, comme on voit, fort minces et ne nous permettent pas de dire si les affleurements qui ont été reconnus, et dont plusieurs sont assez beaux, correspondent oui ou non à des couches industriellement exploitables. C. —

AUTRES BASSINS HOUILLERS.

Des autres bassins houillers de la Nouvelle-Calédonie, le seul qui ait été, à notre connaissance, l'objet de quelques recherches, est celui de Voh ; c'est d'ailleurs le seul en dehors des deux précédents où nous ayons pu constater la présence du charbon. Ce bassin se développe, sur une longueur de 25 kilomètres environ, derrière les deux puissants massifs serpentineux du Katepahié et du Koniambo ; il présente une largeur moyenne de 3 à 4 kilomètres et repose, par l'intermédiaire d'une bande étroite de terrain triasique, sur les schistes micacés et métamorphiques, qui dans cette région forment la plus grande partie de l'île. Cette formation houillère est essentiellement constituée par des grès arénacés, qui se présentent ici avec le faciès caractéristique que nous avons décrit ; ils se développent en une bande à peu près parallèle à la côte depuis la vallée de la Fatenaoué, affluent de la Temala, jusqu'à la vallée de Koné, où ils apparaissent bien visibles au pied de la roche calcaire d'Até, dominée elle-même par le massif serpentineux du Tandji.

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Le charbon n'y a été signalé que dans une seule région ; c'est celle du col qui sépare les deux coudes voisins, distants de 2 kilomètres à peine, de la rivière de Voh et de la Fatenaoué ; c'est dans le voisinage du lit du ruisseau qui descend de ce col vers la rivière de Voh et qui débouche à la tribu de Tiéta, que ces grès, qui se mélangent de schistes, ont été reconnus contenir de la houille. Cette découverte, qui remonte, croyons-nous, à 1882 ou 1883, a été faite en trois points du lit de la rivière espacés de 1.100 mètres au total, et a mis en évidence aux deux points extrêmes une couche de charbon m de 1 mètre à l ,20 de puissance, tandis que dans l'intervalle on n'en signale qu'une veine mince. La direction des couches est Nord-35°-Est avec un pendage presque vertical vers le Nord-Ouest ; une galerie en direction de 10 mètres de longueur a été creusée sur l'un des affleurements et aurait (d'après un rapport de la Commission des recherches houillères du 24 décembre 1886) (*) mis à découvert sur toute sa longueur une couche saine et régulière, interstratifiée dans des schistes argileux, et constituée par du charbon assez consistant et de bonne qualité. Ces quelques travaux, loin d'être poursuivis comme l'avait demandé la Commission, ont été complètement abandonnés depuis lors, et la galerie ci-dessus mentionnée, dont on nous a montré les traces, est complètement éboulée et inaccessible ; nous n'avons pu qu'examiner le long du lit du ruisseau la nature et l'allure des roches encaissantes, et constater, dans un trou existant encore, la présence de charbon d'assez bonne apparence. L'ensemble de la formation, qui ne se trouve d'ailleurs là qu'à quelques centaines de mètres du massif serpentineux du Katepahié, est formé de grès arénacés qui (*) Loc, cit., p. 47 à 49.