Annales des Mines (1904, série 10, volume 5) [Image 220]

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AFFAISSEMENTS PRODUITS PAR L'EXPLOITATION DU SEL

ser très lentement, ce mouvement se continua lentement pendant toute la journée. Vers dix heures du matin, l'eau commença à. sortir par les orifices des trous de sonde A et B, puis, quelque temps après, par l'orifice du trou de sonde C ; cette eau était salée et marquait de 8 à 15° à l'aréomètre ; la plus salée coulait par le trou de sonde C. Le débit de l'eau salée par les trous de sonde atteint bientôt une importance considérable, elle coulait à flots et ravinait profondément tous les terrains. « Vers deux heures, cet écoulement commença à diminuer et, à cinq heures du soir, il avait complètement cessé. A partir de ce moment, les mouvements du sol devinrent très faibles, et tout porte à croire qu'il ne se produit plus maintenant que des tassements sans importance. « Le terrain affaissé est circonscrit à la surface par une crevasse continue d'environ 10 centimètres de large et qui offre la forme d'une ellipse, dont les axes ont respectivement 180 et 110 mètres. Ainsi que l'indique le croquis ci-dessus, le grand axe est dirigé vers Varangéville (au Sud-Est) et paraît coïncider avec la ligne de plus grande pente de la première couche de sel. Le trou de sonde C est en dehors de cette ellipse. Quelques petites crevasses se montrent extérieurement à cette ellipse et courent parallèlement à sa circonférence, sur de faibles longueurs ; la plus extérieure vient affleurer le bâtiment du trou de sonde C. « Les diverses phases de cet accident sont exactement les mêmes que celles de l'effondrement de la saline d'Art-sur-Meurthe, survenu en 1876; si l'on réfléchit, d'ailleurs, qu'en cinq années les trous de sonde de la saline de Varangéville-Saint-Nicolas ont débité à peu près le même chiffre d'eau salée que ceux de la saline d'Art-sur-Meurthe pendant les quinze années de leur existence, l'on peut arriver à cette conclusion, que ces

EN MEURTHE-ET-MOSELLE

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deux accidents sont parfaitement identiques et sont dus à l'extension du lac souterrain, produit à la surface de la première couche de sel par l'exploitation par dissolution au delà des limites compatibles avec la résistance des terrains supérieurs, question que j'ai traitée en détail dans mon rapport de l'année 1874. « D'après les mesures effectuées, l'affaissement sur le contour de l'ellipse paraît à peu près nul ; il augmente à. mesure que l'on se rapproche des trous de sonde A et B ;, il atteint son maximum au point situé à égale distance de ces deux trous de sonde. En ce point l'affaissement paraît être de l m ,90. « Comme l'indique le croquis, le chemin de Varangéville à Lenoncourt traverse la zone affaissée ; les crevasses qu'on y remarque paraissent sans importance. » Le vide produit par une extraction d'environ 100.000 T de sel raffiné correspondait à 40.030 mètres cubes,, soit, sous la zone affaissée de 1.500 mètres carrés, à une excavation haute de 3 mètres en moyenne. L'aspiration du n° 3 pénétrait de 2 m ,40 dans le sel, tandis qu'aux n os 1 et 2 cette pénétration était respectivement de 20 et 27 mètres. La profondeur maxima de la chambre,, autour de ces deux sondages, était donc beaucoup plusgrande qu'à Art-sur-Meurthe, ce qui explique l'importance de l'affaissement maximum, l m ,90, et la plus grande hauteur moyenne de l'excavation. Le foisonnement moyen des terrains sus-jacents, épais de 93 mètresenviron, n'a guère dépassé 2 p. 100, comme à Art-surMeurthe. On peut remarquer que le sondage n° 3, où la pénétration de l'aspiration de la pompe dans le sel n'était que de 2 m ,40, n'a accusé qu'un affaissement insignifiant du sol (0 m ,007). Les sondages ultérieurs de cette exploitation ont été établis de manière que l'aspiration ne pénétrât que de quelques mètres en moyenne dans le sel. On n'a plus