Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 218]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALEDONIE

butaires de la rivière de Pouembout, au Sud la rivière de Népouiet ses différents affluents, et au Sud-Est les tributaires de la rivière Ouha ou rivière de Muéo. C'est par le versant du premier de ces bassins que les exploitations ont débuté sur le mont Kopéto ; elles ont ensuite été reportées sur le versant des tributaires de la rivière de Népoui, dans la vallée de laquelle une voie ferrée a été établie ; les pentes du massif qui descendent vers la rivière de Muéo, bien que couvertes par do nombreux périmètres miniers, n'ont pas encore été exploitées. Grâce au grand nombre de contreforts richement minéralisés groupés tout autour du cirque qui forme le fond de la vallée de Népoui, la création d'une voie ferrée le long de cette vallée a permis de mettre en valeur à la fois un grand nombre de gisements, et d'y développer en quelques années un centre d'exploitation qui est devenu aujourd'huipresque aussi important que celui de Thio, puisqu'il n'a pas fourni moins de 30.000 à 35.000 tonnes de minerai âu cours de chacune des trois dernières années, et puisque sa production totale s'est élevée en une dizaine d'années à plus de 150.000 tonnes. L'exploitation a débuté, nous l'avons dit, sur le flanc du mont Kopéto par les mines Mont-Vert et Mont-Kranc (Voir la jig. 3 de la Pl. XIII) en 1891 ; quelques milliers de tonnes de riche minerai vert ont ainsi été descendues dans la vallée de la rivière de Pouembout, et transportées par charrettes à bœufs sur une distance de 15 kilomètres jusqu'au bord de la mer, au prix de 10 à 12 francs par tonne; c'est dans les mêmes conditions qu'a débuté ensuite l'exploitation de la mine Reis n° 1 (Carrières de la Oua-Mango sur le flanc Nord-Ouest du mont Paéoua ou aiguille de Muéo). Durant la crise du nickel, qui avait fait tomber l'exploitation à 6.000 tonnes seulement par an (1896), les travaux de création de 12 kilomètres d'un petit chemin de fer à voie de 60 centimètres, descendant

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LES MINES DE NICKEL

la vallée de la rivière depuis Népoui jusqu'au bord de la mer, furent poussés activement; ils permirent de reprendre l'exploitation plus largement dès que, en 1897 et 1898, les demandes de minerai recommencèrent. Ce chemin de fer servit d'abord à transporter les minerais descendus à Népoui par des câbles, souvent très nombreux, qui allaient le chercher à 600 et 800 mètres d'altitude sur le flanc du mont Kopéto; il fut ensuite prolongé de 7 kilomètres 1 /2 le long de la vallée de la Oua Paéoua ou Péoué, pour chercher au pied même des mines les produits des carrières ouvertes sur les contreforts occidentaux du mont Paéoua. En 1899, un embranchement, de 5 kilomètres, porté ensuite à 6 kilomètres 1/2, fut ouvert dans la vallée de la rivière de Népoui (branche orientale) pour mettre en valeur les gisements du flanc Nord du mont Graunda (mine Surprise). Enfin, au moment de notre visite à Népoui, on prolongeait encore cette ligne, toujours en remontant la vallée de la rivière de Népoui, afin d'atteindre la localité de Oua-Té à 13 kilomètres à l'amont de Népoui, et de pouvoir y prendre les produits des carrières ouvertes sur les contreforts orientaux du mont Paéoua, et de celles à ouvrir éventuellement en face, sur le flanc Ouest du massif du mont Boulinda. La production des mines de Népoui, quelque peu réduite au moment de notre passage, puisqu'elle ne dépassait pas 1.500 tonnes par mois au total, était presque uniquement concentrée sur les carrières du mont Graunda : cependant quelques travaux avaient également lieu audessus de Oua-Té, sur le flanc Est du mont Paéoua. Le premier groupe était divisé en trois séries de carrières réparties sur le périmètre de la mine Surprise : les plus importantes de ces carrières, dites carrières Yvette, s etagent sur les pentes relativement douces, par lesquelles le mont Graunda s'abaisse vers un col qui le sépare du massif du mont Boulinda (Voir la ftg. 3 de la Tome IV, 1903.

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