Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 170]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

sence auprès des schistes (aussi bien de ceux classés comme anciens que de ceux attribués au trias) de formations magnésiennes assez spéciales, constituées de rognons de giobertite ; nous n'avons d'ailleurs observé ces formations qu'au voisinage de massifs serpentineux, et elles nous paraissent très évidemment devoir en être considérées comme des produits secondaires de décomposition ; nous en ferons une mention plus complète dans la suite. Enfin c'est dans cette niême zone de contact des schistes noirs et des serpentines qu'ont été trouvées, près de Koumac, des traces d'huile minérale.

E.

— ASSISES JURASSIQUES ET CRÉTACÉES ET DÉPÔTS RÉCENTS.

Aux couches triasiques succèdent quelques assises jurassiques, aussi peu importantes au point de vue de leur extension qu'au point de vue des gîtes qu'elles renferment ; elles ne présentent guère d'intérêt qu'au point de vue delà succession des terrains des différents âges, et à celui du classement relatif de la grande formation schisteuse et .de la formation à charbon. Ces assises ne comprennent que de petits bancs de schistes, les uns ferrugineux et brunâtres, les autres siliceux et verdâtres ; les premiers contiennent, suivant M. Munier-Chalmas (*) et M. Pelatan, un assez grand nombre de fossiles, parmi lesquels on a pu déterminer Qstrea sublame llosa, un Turbo et une Posidonia ressemblant à Posidonia Bronni, ainsi que Cardium Caledonicum et Pellatia Garnieri. Les schistes siliceux sont également fossilifères et renferment Nucula Hammeri, des débris de belemnites et une ammonite voisine du Macrocephalites macrocephalus , ce qui

(*) In

GAHMEH,

loc. cit., p.

45.

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

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avait fait rapporter autrefois ces schistes à l'infralias. M. Piroutet, qui y a trouvé un Cardium, une Littorina, une Aucella, puis une Nucula et un Nautilus, les classe au contraire dans le jurassique tout à fait supérieur ou ï'infracrétacé ; il y signale déjà quelques assises charbonneuses. Enfin viennent les assises crétacées, qui sont celles qui contiennent des couches de houille; nous reviendrons longuement dans ce qui suit sur la description de ces assises, et nous serons amené à discuter en détail la question de leur âge ; nous nous contenterons donc d'indiquer ici brièvement que les couches crétacées comprennent souvent à la base des grès grossiers passant même aux poudingues, puis une formation importante de grès arénacés feldspathiques aux couleurs claires dans lesquels s'intercalent des lits schisteux noirs et des couches de charbon; à ces roches sont parfois associées des argiles violacées. Le charbon est souvent assez impur, etsa teneur en matières volatiles est très variable depuis des houilles très gazeuses jusqu'à des anthracites ; cette variabilité est due moins, sans doute, à la diversité de la nature primitive des couches qu'aux actions métamorphiques qu'elles ont ultérieurement subies. Ces diverses «ouches crétacées se présentent en lambeaux formant ■des cuvettes, plus ou moins bien dessinées et plus ou moins continues, au milieu des sédiments triasiques et jurassiques; plusieurs de ces cuvettes sont très restreintes (*) ; ce sont celles de Koumac, de Voh, de Pouembout, de Muéo, etc.; trois d'entre elles, au contraire, s allongent, avec une forme très irrégulière d'ailleurs, sur plusieurs dizaines de kilomètres : ce sont les bassins de P°ya, de Moindou et de Nouméa. Aux assises crétacées sont encore associées des roches éruptives : d'une part, (*) Voir la carte n° 2 (Pl. XI) ci-jointe.