Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 169]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

schistes calcareux, comme entre Teremba et Moindou ou dans les îles Hugon et Ducos (ce sont eux qui sont fossilifères). Les calcaires massifs ont, comme nous l'avons dit déjà, été attribués au trias même par M. Pelatan, tandis que M. Piroutet les rapporte au calcaire carbonifère ; quant aux autres calcaires, en bancs beaucoup plus restreints comme puissance et comme étendue, ils paraissent s'intercaler comme âge au milieu des formations schisteuses. Outre la série nettement schisteuse, qui est de beaucoup la plus puissante parmi les formations triasiques, on a observé en plusieurs points des couches à Monotis, constituées surtout par des alternances des schistes argileux un peu calcaires et plus ou moins jaunes, et de schistes ferrugineux bruns; ces bancs sont parfois très fossilifères et ce sont eux, parmi les formations de la Nouvelle-Calédonie, dont l'âge a pu être établi dès longtemps avec le plus de certitude : ils avaient été particulièrement bien observés à l'île Hugon par M. Deslongchamps et au voisinage de Moindou par M. Heurteau : le fossile qui y domineest, suivantcesauteurs, le Monotis Richmondiana; il est associé à YHalobia Lomelli et à quelques échantillons de Spririfer, de Spririgera (Spririgera Planchesï), d'Astarte, et de Turbo. M. Piroutet (*) a observé ces mêmes bancs en plusieurs points, principalement sous forme d'argiles dures ; mais, tandis que ses devanciers les plaçaient au sommet de la puissante série schisteuse que nous venons de mentionner, il en fait la base de cette série, et il signale au-dessus sept zones, à faciès assez variables, qu'il caractérise par des fossiles du trias supérieur, du lias, et peut-être même du bajocien. Enfin viendraient, suivant M. Pelatan, les argiles bariolées gypsifères. M. Piroutet les regarde au contraire comme des dépôts relevés récents, et nous nous rangeons (*)

PIROUTET,

loc. cit., p. 163 et 164.

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

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de préférence à cette dernière opinion, que nos observations paraissent confirmer. M. Pelatan considère les assises triasiques comme encore couronnées par de petits bancs généralement schisteux, mais souvent marneux, se rapprochant parfois du calcaire, tels que les calcaires en petites plaquettes du cap Goulvain ; ces bancs sont sans doute également récents. Comme le montre un coup d'œiljeté sur la carte géologique de M. Pelatan, cet ensemble triasique etliasique (?) comprendrait la plus grande partie des terrains sédimentaires de la colonie ; mais son âge est somme toute mal défini, puisque seul est bien connu celui des couches à Monotis, formation dont la puissance et surtout l'extension sont en somme restreintes. Quant à l'âge des schistes, il est déjà établi avec moins de certitude et de précision, et surtout il ne l'est que pour quelques gisements auxquels on assimile non seulement des gisements voisins et de même faciès, mais encore des gisements éloignés dont le faciès en diffère très notablement. Les roches éruptives sont abondantes dans toute cette formation. Nombreux sont les massifs de roches basiques qui apparaissent, accompagnés de tufs ou de brèches, tout le long de la côte Ouest, non seulement à Gomen, à l'embouchure de la Nessadiou et au Nord de Moindou, comme le signale M. Pelatan, mais encore, et d'une façon particulièrement abondante, parmi les mamelons qui se développent entre Poya et Bourail, ainsi qu'entre Moindou et Bouloupari. Les porphyres, orthophyres, et mélaphyres, accompagnés de brèches, ne sont guère moins abondants ; mais ils paraissent être plus particulièrement associés aux roches crétacées. A ces formations triasiques, ou plutôt aux roches éruptives qui les traversent, se rapportent quelques gisements de cuivre, de mercure, et même d'or. H y a en outre à noter, surtout dans le Nord, la pré-