Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 159]

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310 RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

CHAPITRE II. DESCRIPTION SOMMAIRE DES FORMATIONS PRIMITIVES ET SÉDIMENTAIRES.

Avant de décrire les différents gisements que nous venons d'énumérer, nous donnerons quelques indications sur les terrains et les roches qui les renferment, À. — TERRAINS PRIMITIFS.

Le granité, avons-nous dit, ne nous est connu qu'en deux points de l'île : il apparaît, d'une part, aux sommets du Petit Koum et du Grand Koum, massifs situés dans l'intérieur des terres, à quelque 5 ou 6 kilomètres à l'Ouest de Brindy (côte Est) ; d'autre part, cette même roche se rencontre dans le fond des vallées de la rivière de Saint-Louis et de la rivière de la Coulée, aune quinzaine de kilomètres à l'Est de Nouméa et à peu de distance du rivage de la côte Ouest ; le dernier de ces gisements avait été soupçonné par M. Garnier, qui avait trouvé des cailloux roulés de granité dans la rivière de Saint-Louis ; mais la présence de granité en Nouvelle-Calédonie n'a été mentionnée ni par M. Heurteau, ni par M. Pelatan : celui-ci déclarait même que les roches granitiques des âges anciens sont exclues de la série des roches calédoniennes. Les deux massifs arrondis du Petit et du Grand Koum, situés sur la rive gauche de la basse vallée de la Comboui, aux sources de son affluent la Koua-Samy, s'élèvent a des hauteurs respectives de 600 et 700 mètres ; entoures

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE 311

de sommets serpentineux plus ou moins déchiquetés, ils s'en distinguent non seulement par leur forme, mais aussi par l'abondance et la richesse de la végétation des ravins qui en descendent : c'est d'ailleurs en raison de cette particularité que ces montagnes avaient été signalées à notre attention par les habitants de la région, et c'est ce qui nous a conduit à aller reconnaître sur place la nature des roches qui les constituent. Le granité qui forme ces deux sommets est un granité à mica noir à texture granulitique ; il ne se montre d'ailleurs que sur un espace restreint, entouré qu'il est par une auréole de roches fort altérées dont on reconnaît encore l'origine granitique, mais qui ont subi des actions, peut-être calorifiques, très énergiques : ces roches sont, en outre, souvent recouvertes de formations meubles de teinte claire où les produits d'origine granitique paraissent s'associer aux éléments ferrugineux provenant de la décomposition des serpentines. A 50 kilomètres au Sud-Est, le granité apparaît encore à côté des serpentines, dans le massif montagneux, de quelque 600 à 700 mètres d'altitude, d'où sortent la rivière de Saint-Louis et le ruisseau de la Coulée. Aux sources de ce dernier il constitue les parois d'un profond ravm : c'est un granité à structure granulitique, avec mica noir dominant associé à du mica blanc et à des minéraux accessoires, parmi lesquels abondent de petits cristaux d'apatite ; il diffère peu de celui que nous venons de signaler. On rencontre des filons de quartz avec petites paillettes de molybdénite associés à ce granité. Il est encaissé à droite et à gauche entre des serpentines dont nous n'avons pas pu observer le contact ; mais vers le Sud, c'est-à-dire à l'aval du ruisseau, il est en contact avec des formations sédimentaires, et il est sous-jacent à des bancs très redressés de schistes argileux noirs compacts avec pointements d'une roche verte fort altérée.