Annales des Mines (1903, série 10, volume 4) [Image 158]

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RICHESSES MINÉRALES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

mentionnerons d'abord quelle est, dans l'ensemble, leur distribution géographique. Les terrains primitifs, représentés surtout par des micaschistes, ne sont guère connus que dans la partie septentrionale de l'île dont ils forment le noyau, et dont ils constituent même les plus hauts sommets. MM. Garnier et Heurteau ne les signalent pas plus avant vers le Sud-Est que les bords de la Ouaième; M. Pelatan en note la présence dans la partie centrale de l'île entre Houaïlou et Bourail, où ni M. Piroutet ni nous-même ne les avons retrouvés ; nous ne croyons pas qu'ils soient connus plus au Sud. Mais nous avons eu l'occasion de constater dans deux régions de la partie méridionale de l'île la présence du granité pointant au milieu des serpentines, et il est bien possible qu'il puisse être retrouvé ultérieurement en quelques autres points ; dans les deux cas, nous n'avons pas observé que le granité fût accompagné d'autres roches primitives, gneiss ou micaschistes. Les différents terrains sédimentaires, dont l'âge paraît s'échelonner depuis le précambrien jusqu'au tertiaire, sans constituer d'ailleurs une série bien complète, flanquent de part et d'autre les terrains primitifs; ils se prolongent tout le long de la côte Ouest de l'île, depuis son extrémité septentrionale jusqu'au Mont Dore, formant une bande d'épaisseur très variable qui atteint par places toute la largeur de l'île ; ils ne bordent le rivage de la côte Est qu'entre la Ouaième et Ponérihouen. Des roches éruptives d'âges divers jouent en outre un très grand rôle dans la constitution du sol calédonien; la plupart, pour ne pas dire toutes les assises sédimentaires, comprennent des coulées ou des filons de roches éruptives, parmi lesquelles M. Pelatan distingue des roches vertes anciennes ophitiques ou serpentineuses, des roches dioritiques, des roches mélaphyriques et porphyriques plus récentes, et enfin des roches serpenti-

FORMATIONS GÉOLOGIQUES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE

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neuses modernes. Ces dernières, qui sont de beaucoup les plus importantes au point de vue de la masse qu'elles représentent, sont également les plus intéressantes au point de vue des richesses minières de la colonie, puisque c'est à elles que sont associés tous les gîtes de nickel, de cobalt, et de chrome, et les plus importantes accumulations de minerai de fer ; tandis que, comme l'a fait remarquer M. Heurteau, les autres métaux, c'est-à-dire l'or et le cuivre, ainsi que, peut-on ajouter aujourd'hui, le plomb argentifère, le zinc, l'antimoine, le mercure, le tungstène, etc., se trouvent dans les terrains primitifs ou anciens, et le charbon dans les sédiments récents. Rappelons enfin que des formations coralliennes, les unes plus ou moins modernes, les autres encore vivantes actuellement, entourent l'île d'une ceinture presque continue.